Résumé : Notre travail s’est focalisé sur l’utilisation du trastuzumab‐immunoPET afin d’étudier et deguider une approche nouvelle visant à surmonter la résistance au médicament trastuzumab,causée par la surexpression de MUC4 dans le cancer du sein.Pour ce faire, nous avons préparé et utilisé du 89Zr‐trastuzumab dans le but de suivresa capacité de liaison au récepteur HER2 ainsi que son accumulation dans des cellulescancéreuses mammaires. Ensuite, nous avons formulé l’hypothèse que des agentsmucolytiques, tels que la N‐Acétylcystéine (NAC), en démêlant les réseaux formés par lesmucines, permettent l’amélioration de la captation du radiotraceur in vitro et in vivo. Eneffet, l’addition du NAC a occasionné une accumulation significative de 89Zr‐trastuzumab,sans altération ni changement de l’affinité de liaison au récepteur. Ceci semble égalementproduire une meilleure sensibilité des imageries PET dans le modèle animal choisi.Dans une seconde étape, nous avons évalué, dans un modèle murin de cancer du seinrésistant au trastuzumab et surexprimant la MUC4, si cette captation accrue se traduit parun bénéfice thérapeutique en utilisant le NAC combiné au trastuzumab. Nous avons obtenuun effet inhibiteur qui réduit de moitié la croissance tumorale, comparable à celui observépour la tumeur mammaire sensible au trastuzumab (implantée dans le même animal).En conclusion, notre étude démontre l’efficacité de l’utilisation de traceurs PETsurtout à visée théranostique, comme c’est le cas du 89Zr‐trastuzumab, pour étudier etévaluer la résistance aux médicaments ciblés apparentés au radiotraceur lui‐même. Ellepropose l’utilisation du NAC pour améliorer l’accessibilité du récepteur pour le radiotraceurainsi que pour le médicament « froid » ouvrant, de ce fait, une perspective vers uneutilisation clinique chez un sous‐type de patientes atteintes d’un cancer du sein.