Résumé : IntroductionLa drépanocytose est l’affection génétique la plus répandue dans le monde plus particulièrement en Afrique subsaharienne, considérée à juste titre comme l’une des régions originaires de la mutation drépanocytaire avec de fortes prévalences. Elle est reconnue comme un problème de santé majeur par la communauté internationale en raison de sa morbidité et de sa mortalité élevées. Au Mali, environ 5 à 6 milles naissances de drépanocytaires sont enregistrées par an [Diallo, 2008] et ils auront besoin d’une prise en charge médicale spécifique. Le Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose (CRLD) situé à Bamako est le seul centre de traitement spécifique dédié à la lutte contre la drépanocytose au Mali. Il reçoit des patients drépanocytaires du Mali et de la sous région. Ces patients sont pour la plupart vus au stade de complications puisqu’il n’existe pas de programme de dépistage systématique dès la naissance et à fortiori de suivi.La transfusion sanguine intervient dans une large mesure pour la prise en charge thérapeutique de ces patients. Acte thérapeutique essentiel sur le continent Africain en raison de la fréquence d’anémies de diverses origines (certaines nécessiteront un traitement de la cause).Cette transfusion sanguine comporte des risques non négligeables en Afrique, notamment dans le domaine des agents transmissibles par le sang. Un dépistage systématique des infections par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le virus de l’hépatite C (VHC), le virus de l’hépatite B (VHB) et le tréponème, agent de la syphilis, est en vigueur sur tous les dons de sang à Bamako, mais les prévalences élevées de ces agents infectieux dans la population générale dont sont issus les donneurs de sang incitent à penser que le risque transfusionnel résiduel doit être important. Dans le but de renforcer la sécurité transfusionnelle au Mali, nous avons entrepris des études prospectives et rétrospectives chez les donneurs de sang et chez les drépanocytaires transfusés, ceci afin d’identifier les problèmes spécifiques liés à la thérapeutique transfusionnelle chez les drépanocytaires et de proposer une meilleure stratégie pour leur prise en charge.Méthodologie : Nous avons conduit une série d’études, visant à déterminer :- les caractéristiques des donneurs, des dons de sang et de l’organisation des centres de transfusion en Afrique subsaharienne francophone ; - la séroprévalence des agents infectieux transfusionnels majeurs (VIH, VHB, VHC) pour les dons de sang effectués au CNTS du Mali et chez les patients drépanocytaires recrutés au CRLD. - la fréquence de l’allo-immunisation anti-érythrocytaire avant et après la transfusion sanguine chez les drépanocytaires.- identifier les problèmes liés au dépistage néonatal et au suivi des drépanocytaires dépistés au Mali.Les donneurs de sang (volontaires et familiaux) ont été inclus selon les critères du don en vigueur au Mali. Le diagnostic de la drépanocytose a été réalisé par une technique de chromatographie liquide à haute performance (CLHP) avant inclusion des patients.Le dépistage des infections virales a été effectué par une méthode immunoenzymatique (ELISA) et la recherche des anticorps anti-érythrocytaire par un test de Coombs indirect.Résultats :Dans les sept pays, les donneurs de la tranche d’âge 18 à 30 ans étaient les plus nombreux, représentant plus de 45 % dans tous les centres, et plus de 70%dans quatre centres sur sept. Les donneurs masculins étaient les plus nombreux (plus de 70% de l’ensemble). Les donneurs étaient majoritairement volontaires (plus de 70 %), sauf au Cameroun et au Mali où ils représentaient respectivement 25,5 et 30 %. Quatre pays, dont ces deux derniers, avaient moins de 50 % de donneurs réguliers.Sur un total de 25 543 dons de sang recueillis au CNTS de Bamako en 2007, les séroprévalences des agents infectieux dépistés étaient de : 2,6 % pour le VIH; 3,3 % pour le VHC et 13,9 % pour le VHB. En fonction du type de don, il y’avait une différence statistiquement significative (p <0,05) entre ces séroprévalences et plus élevées chez les donneurs familiaux que chez les donneurs volontaires bénévoles.Chez les 133 drépanocytaires transfusés au moment de leur inclusion dans l’étude, les séroprévalences des infections virales observées étaient de : 1%, 3% et 1% respectivement pour les VIH, VHB et VHC. Trois cas de séroconversion post-transfusionnelle ont été observés. Tous avaient reçu du sang de donneurs familiaux. L’allo-immunisation anti-érythrocytaire était observée chez 4,4% (4/90) des drépanocytaires avec antécédents transfusionnels au moment de leur inclusion; les anticorps observés étaient de type anti D (un cas), anti C (deux cas) et un anti c (un cas). Elle n’a été observée chez aucun patient drépanocytaire ayant reçu leur 1ère transfusion au CRLD, avec exclusivement des concentrés de globules rouges phénotypés.Concernant le dépistage néo-natal de la drépanocytose, sur un total de 2480 nouveau-nés dépistés, 16 étaient atteints de l’affection. Aucun suivi médical programmé n’a pu être réalisé.Conclusion : Les prévalences relativement élevées des agents infectieux dans les dons de sang effectués par des donneurs familiaux majoritaires et les séroconversions observées après transfusion sanguine, justifient une politique de sécurisation des procédures de transfusions chez les drépanocytaires basée notamment sur le recrutement de donneurs volontaires.L’amélioration de la survie des patients drépanocytaires passe par la mise en place de programmes de dépistage précoce et de suivi régulier, mais si cette stratégie est réalisable du point de vue du diagnostic, il n’en demeure pas moins qu’elle soulève des problèmes de financement de cette activité et de sa pérennisation ; ces aspects doivent faire l’objet de réflexions pour une solution à long terme. 
Introduction Sickle cell disease is the most common genetic disorder in the world, especially in sub-Saharan Africa where sickle cell mutation with high prevalence’s is originated high. It is recognized as a major health problem by the international community due to its morbidity and mortality. In Mali, around 5-6000 newborns annually affected by sickle cell disease [Diallo, 2008] and they will require specific medical that is by the “Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose » (CRLD) in Bamako. This is the unique Malian center where sickle cell patients from Mali and the sub-region are treated. Because of the lack of systematic screening program at birth, most of the patients are seen at the stage of complications. Blood transfusion is largely used for therapeutic management of these patients. It constitutes an essential therapeutic approach against anemia of highly prevalent in Africa various origins (some requiring also treatment of the cause). However, blood transfusion means significant risks, particularly in area of high prevalence of transfusion transmissible infectious agents. A systematic screening for viral infections like human immunodeficiency virus (HIV), hepatitis C virus (HCV), hepatitis B virus(HBV) and Treponema agent of syphilis is required for all blood donations in Bamako, but the high prevalence of these infectious agents in the general population, i.e. blood donors, suggest that the residual risk of transfusion must be important.In order to enhance blood transfusion safety in Mali, we undertook prospective and retrospective studies in the population of blood donor and sickle cell patient transfused to identify transfusion related adverse events and especially for SCD’ patients, suggest a better strategy for their follow-up. Methodology:We conducted a sery of studies which aims to determine:- The characteristics of donors, blood donation and the organization of blood transfusion centers in sub-Saharan French speaking Africa;- The seroprevalence of major infectious agents (HIV, HBV, and HCV) in blood donations at the CNTS in Mali and in sickle cell patients at CRLD. The frequency of anti-erythrocyte allo immunization before and after blood transfusion in sickle cell disease patients;- Identification of difficulties related to newborn screening and monitoring of sickle cell patients in Mali.Blood donors (volunteers and family) were included according to the criteria of blood donation in Mali.Hemoglobin type in sickle cell was determined by the technique of high performance liquid chromatography (HPLC) before patients’ inclusionScreening for viral infections was performed by enzyme immunoassay (ELISA) and the search for anti-erythrocyte antibodies by indirect Coombs test. ResultsIn the seven countries, donors aged from 18 to 30 years old were more represented i.e. 45% in all centers and more than 70%in four of the seven centers. More than 70% of blood donors were males. Donors were mostly volunteers (over 70%), except in Cameroon and Mali accounting for25.5% and30%, respectively four countries, including Cameroon and Mali had less than,50% of regulars donors.Of the 25 543 blood donations collected at the CNTS in Bamako in 2007, seroprevalence of infectious agents detected represented: 2.6%, 3.3%, and 13.9% for HIV, HCV, and HBV respectively. A statistical significative difference (p<0.05) was observed between family and volunteer donors in term of seroprevalence.the 133 sickle cell patients who received blood transfusion at inclusion, the seroprevalence of viral infections was1%, 3%, and 1%,for HIV, HBV, and HCV, respectively. Three cases of post-transfusion seroconversion were observed but only in sickle cell patients who received blood from family donors.Anti-erythrocyte alloimmunization was observed in 4.4% (4/90) among sickle cell patients with blood transfusion history at the time of inclusion; observed antibodies were anti type D (one case), anti C (two cases) and anti c (one case). However, no case was observed in any sickle cell patients, who received phenotyped RBC at CRLD,For neonatal screening, among the 2480 newborns, 16 were affected. However no scheduled medical follow-up was realized. Conclusion The relatively high prevalence’s of infectious agents in family donors, who represented the majority of blood donors, and of seroconversion observed after blood transfusion in sickle cell patients justify a security policy of blood transfusion procedures based, particulary for SCD patients, blood donations by volunteers. Improved survival of patients with sickle cell disease should be based on the development of early detection programs and regular monitoring. However if this strategy is feasible in terms of diagnosis ,it raises problems at funding for this activity and also of; those should be the subject of discussion for a long term solution