Thèse de doctorat
Résumé : The dissertation covers two problems motivated by computational biology: genome rearrangements, and haplotype networks.

Genome rearrangement problems are a particular case of edit distance problems, where one seeks to transform two given objects into one another using as few operations as possible, with the additional constraint that the set of allowed operations is fixed beforehand; we are also interested in computing the corresponding distances between those objects, i.e. merely computing the minimum number of operations rather than an optimal sequence. Genome rearrangement problems can often be formulated as sorting problems on permutations (viewed as linear orderings of {1,2,...,n}) using as few (allowed) operations as possible. In this thesis, we focus among other operations on ``transpositions', which displace intervals of a permutation. Many questions related to sorting by transpositions are open, related in particular to its computational complexity. We use the disjoint cycle decomposition of permutations, rather than the ``standard tools' used in genome rearrangements, to prove new upper bounds on the transposition distance, as well as formulae for computing the exact distance in polynomial time in many cases. This decomposition also allows us to solve a counting problem related to the ``cycle graph' of Bafna and Pevzner, and to construct a general framework for obtaining lower bounds on any edit distance between permutations by recasting their computation as factorisation problems on related even permutations.

Haplotype networks are graphs in which a subset of vertices is labelled, used in comparative genomics as an alternative to trees. We formalise a new method due to Cassens, Mardulyn and Milinkovitch, which consists in building a graph containing a given set of partially labelled trees and with as few edges as possible. We give exact algorithms for solving the problem on two graphs, with an exponential running time in the general case but with a polynomial running time if at least one of the graphs belong to a particular class.

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La thèse couvre deux problèmes motivés par la biologie: l'étude des réarrangements génomiques, et celle des réseaux d'haplotypes.

Les problèmes de réarrangements génomiques sont un cas particulier des problèmes de distances d'édition, où l'on cherche à transformer un objet en un autre en utilisant le plus petit nombre possible d'opérations, les opérations autorisées étant fixées au préalable; on s'intéresse également à la distance entre les deux objets, c'est-à-dire au calcul du nombre d'opérations dans une séquence optimale plutôt qu'à la recherche d'une telle séquence. Les problèmes de réarrangements génomiques peuvent souvent s'exprimer comme des problèmes de tri de permutations (vues comme des arrangements linéaires de {1,2,...,n}) en utilisant le plus petit nombre d'opérations (autorisées) possible. Nous examinons en particulier les ``transpositions', qui déplacent un intervalle de la permutation. Beaucoup de problèmes liés au tri par transpositions sont ouverts, en particulier sa complexité algorithmique. Nous nous écartons des ``outils standards' utilisés dans le domaine des réarrangements génomiques, et utilisons la décomposition en cycles disjoints des permutations pour prouver de nouvelles majorations sur la distance des transpositions ainsi que des formules permettant de calculer cette distance en temps polynomial dans de nombreux cas. Cette décomposition nous sert également à résoudre un problème d'énumération concernant le ``graphe des cycles' de Bafna et Pevzner, et à construire une technique générale permettant d'obtenir de nouvelles minorations en reformulant tous les problèmes de distances d'édition sur les permutations en termes de factorisations de permutations paires associées.

Les réseaux d'haplotypes sont des graphes dont une partie des sommets porte des étiquettes, utilisés en génomique comparative quand les arbres sont trop restrictifs, ou quand l'on ne peut choisir une ``meilleure' topologie parmi un ensemble donné d'arbres. Nous formalisons une nouvelle méthode due à Cassens, Mardulyn et Milinkovitch, qui consiste à construire un graphe contenant tous les arbres partiellement étiquetés donnés et possédant le moins d'arêtes possible, et donnons des algorithmes résolvant le problème de manière optimale sur deux graphes, dont le temps d'exécution est exponentiel en général mais polynomial dans quelques cas que nous caractérisons.