Résumé : La présente thèse de doctorat s'est fixée pour objectif de retracer l'histoire du concept de conscience mentale à travers les langages de spécialité (la philosophie et la psychologie principalement), et ce au cours de la période qui va de l'Antiquité (avec l’aristotélisme) jusqu'à notre époque (avec la philosophie de l’esprit). Ce travail nous a, tout d'abord, amené à redéfinir la conscience sous un jour nouveau, aussi bien en tant que concept pur et dur (dimension déjà présente chez Aristote et chez les penseurs pré-modernes) qu'en tant qu'outil de diverses philosophies chargées de fonder la connaissance et les sciences (dimension opérante à partir de Descartes), puis en tant que philosophie (nous pensons principalement à la philosophie de l'esprit). Une telle entreprise nous a ainsi permis de proposer une définition inédite de la conscience mentale, qui se nourrit des différents paradigmes étudiés tout au long de son histoire. Plus spécifiquement, le "méta-paradigme conscientiel" ainsi généré (aussi nommé "paradigme de type 1") propose une définition en intension, une définition en extension (à savoir une typologie), ainsi qu'un cadre onto-épistémologique servant de toile de fond. Dans le même temps, nous avons été amené à élaborer une épistémologie générale capable d'analyser les différents "paradigmes de type 0" que nous avons rencontrés - et qui se présentent sous diverses formes (des doctrines et des théories philosophiques, des théories scientifiques, des dogmatismes). Cette épistémologie - sous-tendue par quatre critères qui permettent de distinguer les paradigmes entre eux, et dont rend compte notre méta-paradigme - s'avère en outre pensée dans la perfectibilité et dans la complexité, étant ouverte aux futurs paliers d'une échelle de la conscience qui n'a pas fini de s'écrire. De cette manière, nous évitons, avec Donald Davidson, l'écueil qui consiste à voir le "conscientiel" (la conscience comme les productions de l'esprit) comme le simple prolongement du matériel – ce qui nous interdirait, par exemple, de nous interroger sur la "possibilité d'une conscience" au-delà même du vivant./The aim of this thesis was to trace the history of consciousness through philosophy and psychology, from Antiquity (Aristotelianism) to our time (Philosophy of Mind). In a first time, this work led us to define consciousness in a new light, as well as concept (which already appears in Aristotle and in medieval thinkers) and as a tool for various philosophies that try to found knowledge and sciences (this dimension will be born from Descartes), then as a philosophy (we think about the philosophy of mind). This also allowed us to propose a new definition of consciousness, which is inspired by different paradigms studied throughout its history. More specifically, our “metaparadigm” (or "type 1 paradigm") contains a definition and a typology of consciousness, and is underpinned by an onto-epistemological framework. At the same time, we tried to develop a general epistemology able to analyze “type 0 paradigms” we met (these paradigms can be philosophical doctrines, philosophical theories, scientific theories or dogmas). Open to future levels of consciousness’scale that is not finished, this epistemology - underlied by four criteria that distinguish them paradigms, and which are constitutive of our “metaparadigm” - is also favorable to the perfectibility and the complexity. In this way, we especially avoid, with Donald Davidson, the mistake of considering consciousness and all products of mind, thought or cultur just as an extension of material reality - which would prevent us, for example, to wonder about the possibility that consciousness might exist in “non-living beings”.