Travail de recherche/Working paper
| Résumé : | Je propose de vous parler de la mise en place d'un dispositif de recherche en architecture, sur les lieux de soins psychiatriques. Je vais penser ce dispositif en effectuant un passage : il s'agit de partir d'une première induction, d'une recherche contextualisée, pour penser son déploiement possible dans d'autres lieux, au contact d'autres réalités de terrain. L'objectif général de ma recherche est de rendre compte, à partir d'une étude dans le réseau bruxellois, des questions d'aménagement architectural posées par l'instauration du système de soin ambulatoire. Ce système fut réorganisé en un ensemble de structures ayant établi, dans un mouvement de contestation contre l'institution asilaire à partir des années 1960, de nouvelles relations avec le monde extérieur. La majeur partie de ces projets n'ont pas été conçus par des architectes, mais ont été aménagés par les usagers1, qui ont investi des bâtiments existants et défini de nouveaux espaces au fil de l'expérience. Ancré dans une étude ethnographique, ce projet comporte alors un double défi : du point de vue théorique, il s'agit de reposer, par le filtre de l'architecture, la question de l'institution, d'une ambivalence entre enfermement et décloisonnement, dans différentes structures du réseau ambulatoire ; du point de vue épistémologique, il s'agit d'élaborer une perspective de recherche en architecture, focalisée sur une conception collective portée par les usagers.2 C'est cette deuxième piste que je propose de partager avec vous. En revenant sur une première expérience de terrain, là où elle m'a questionnée, et en sollicitant d'autres études ethnographiques menées en psychiatrie, il s’agit d’apporter des éléments de réflexion à cette approche, que l'on peut décliner dans ces trois questions : 1- Dans quels questionnements l'ethnographie en psychiatrie engage-t-elle le chercheur? 2- Comment traiter la question spatiale dans ces enquêtes de terrain? 3- Comment rendre compte de ces architectures en prenant au sérieux le savoir des usagers? |
