par Perbal, Laurence
Référence Synergies pays riverains de la Baltique, 8, page (19-26)
Publication Publié, 2011
Article révisé par les pairs
Résumé : Depuis plus de 100 ans, les définitions du gène se sont succédées et ont évolué vers un niveau d’analyse chimique toujours plus profond. Dans l’ignorance de la nature physico-structurelle du gène, les premières définitions ont été essentiellement mutationnistes. Ainsi, il a d’abord été défini par une approche mendélienne associant le gène à un trait donné, puis il est devenu un locus, puis lié aux protéines et enfin, à des éléments de protéines (acides aminés). Le gène, unité d’hérédité est devenu progressivement moléculaire. D’abord un corps moléculaire aux limites bien définies, il a ensuite subi, à partir des années 1980, un morcellement qui traduit la distribution spatiale et temporelle de l’information génétique en tant que telle. L’importance de l’épigénétique a montré que le gène n’est pas une entité moléculaire fixe et immuable. De plus, les approches épistémologiques géno-centrées de la génomique ne permettent pas de rendre compte de la complexité développementale. Il faut dès lors repenser notre façon d’appréhender le gène, reconnaître son pluralisme et valoriser son utilité pragmatique à défaut de sa stabilité référentielle. C’est la naissance du gène postgénomique. Pluralisme, pragmatisme et reconnaissance de la complexité développementale sont des caractéristiques de l’ère postgénomique.
For more than 100 years, there were successively several definitions of the gene and they have evolved to a level of chemical analysis ever deeper. Ignoring the physico-structural nature of the gene, the first definitions were mainly mutationist. Thus, it was first defined by a Mendelian approach linking the gene to a trait, then it became a locus, then associated to proteins and finally, to elements of protein (amino acids). The gene, unit of heredity became slowly the molecular gene. To begin as a molecular body with well defined boundaries, he then suffered a fragmentation since the 1980s that reflects the spatial and temporal distribution of genetic information. The importance of epigenetics showed that the gene is no longer a fixed and immutable molecular body. Moreover, the gene’s eye view of genomics does not take the developmental complexity into account. We must therefore to rethink the way we understand the gene, recognizing its pluralism and promoting its pragmatic usefulness. Pluralism, pragmatism and respect of developmental complexity are typical of the postgenomic era.