par Callot, Philippe 
Président du jury Bouland, Catherine
Promoteur Samadoulougou, Sekou
Publication Non publié, 2024-09-05

Président du jury Bouland, Catherine

Promoteur Samadoulougou, Sekou
Publication Non publié, 2024-09-05
Mémoire
Résumé : | Les broyeurs à métaux sont nécessaires dans le cadre de l’économie circulaire, mais ils peuvent provoquer l’émission de particules contaminées en divers substances organiques (PCB, dioxines, PFAS…) et inorganiques, dont le plomb. Ces particules sont susceptibles de contaminer les milieux de vie notamment par le biais des poussières intérieures.Le projet « BIOBRO » mené par l’ISSeP visait à caractériser l’impact sanitaire potentiel sur les riverains (adolescents) des 7 broyeurs à métaux wallons. En abordant une large variété des polluants problématiques, il a permis de brosser le portrait général de leurs impacts environnementaux et sanitaires mais n’a pu que partiellement investiguer le cas particulier du plomb qui représente encore un polluant préoccupant en termes de santé publique.L’objectif de ce mémoire est d’investiguer l’impact des broyeurs à métaux et des autres déterminants (comportement, habitat, alimentation) sur l’imprégnation en plomb des riverains. Cette investigation fût permise grâce à (i) la mise en œuvre d’analyses statistiques sur les données d’imprégnation (plombémie et plomburie) et les questionnaires, (ii) l’étude des données environnementales existantes et (iii) l’acquisition de nouvelles données réalisées sur les échantillons de poussière originaux au moyen de la spectrométrie à fluorescence de rayons X portable (pXRF) pour laquelle une méthode de mesure a été spécialement mise au point dans le cadre de ce travail. Un modèle toxicocinétique dérivé du modèle ALM (US-EPA) a également été adapté à la situation locale pour proposer un teneur limite en plomb dans les poussières domestiques qui soit environnementalement soutenable tout en protégeant la santé de la population. Moyennant un usage adapté, la technologie pXRF s’est montrée pertinente et fiable dans son utilisation sur les poussières domestiques. Des corrélations et associations statistiquement significatives sont constatées entre imprégnations et les teneurs en plomb dans les poussières intérieures. Certaines variables en lien avec l’habitat, le statut socioéconomique et divers comportements (tabagisme, hygiène, alimentation) sont également associées de manière statistiquement significative à des différences d’imprégnations et renvoient au caractère multifactoriel et multisource des expositions aux plomb. Les analyses réalisées ne permettent pas d’exclure que les activités industrielles à proximité des lieux de vie des riverains, à travers la contamination des poussières intérieures, exercent une contribution sur les niveaux d’imprégnation des population locales. En termes d’effet sur la santé, les données acquises dans BIOBRO montreraient également une association entre imprégnation au plomb et troubles du type TDAH chez les participants (telle que déclarée par les parents). Avec les réserves qui s’imposent, la pertinence de ce signal devrait être évaluée plus en détail et confronté d’avantage à d’autres études sur le sujet. De plus, la mise en œuvre de méthodes géochimiques (spéciation, isotopes) et statistiques (analyse multivariée) plus élaborées devraient contribuer à mieux quantifier la part de l’exposition due exclusivement aux broyeurs à métaux. Le contrôle des émissions et l’applications de mesures préventives et de mitigation ne doivent cependant pas attendre ces nouveaux résultats. |