Résumé : Le paludisme est une maladie infectieuse, causée par des parasites du genre Plasmodium,principalement l'espèce Plasmodium falciparum, connue pour sa virulence et sa résistancecroissante aux médicaments. La lutte contre cette maladie se complique par l'émergence derésistances aux traitements actuels, en particulier les thérapies combinées à based'artémisinine (ACTs). Le suivi des mutations génétiques associées à cette résistance estessentiel pour adapter les stratégies thérapeutiques et améliorer la gestion de la maladie, enparticulier dans les régions endémiques comme le Cameroun et le Rwanda. Ce travail vise àévaluer la prévalence des mutations Y184F et D1246Y du gène Pfmdr1, associées à larésistance aux médicaments partenaires de l’artémisinine, dans des échantillons de P.falciparum provenant de Douala (Cameroun) et de Kigali (Rwanda). L'objectif principal estde déterminer l'impact de ces mutations sur l'efficacité des ACTs dans le traitement dupaludisme dans ces deux villes. Les mutations Y184F et D1246Y du gène Pfmdr1 ont étédétectées par séquençage de Sanger sur des échantillons de P. falciparum collectés à Douala etKigali. La présence de co-infections a été identifiée par l'analyse des chromatogrammes deséquençage. La prévalence des mutations a été comparée entre les deux villes, et l'impactpotentiel sur la résistance aux ACTs a été évalué. Les résultats montrent une prévalencesignificative de la mutation Y184F à Kigali (68,99%) et à Douala (43,33%). La mutationD1246Y est absente à Douala, mais présente à Kigali à une fréquence de 3,16%. Ces résultatssuggèrent une perte de sensibilité aux ACTs principalement due à la résistance auxmédicaments partenaires de l'artémisinine. La proportion élevée de la mutation Y184F,notamment à Kigali, pourrait indiquer une pression sélective intense due à l'utilisationinappropriée des médicaments antipaludiques. La recrudescence de la mutation Y184F àDouala pourrait signaler une diminution de l'efficacité de l'amodiaquine comme médicamentpartenaire. Pour une meilleure compréhension et gestion de la résistance aux ACTs, unesurveillance accrue des mutations génétiques est recommandée. Des études futures devraientinclure un plus grand nombre d'échantillons et utiliser des techniques de séquençage à hautdébit pour une analyse exhaustive des marqueurs de résistance. Une surveillance continue etune recherche approfondie sur les mécanismes de résistance sont nécessaires pour garantirl’efficacité durable des ACTs dans le traitement du paludisme. En conclusion, ce mémoire meten lumière l'importance de la surveillance génétique et de la recherche continue sur lesmécanismes de résistance pour adapter efficacement les stratégies thérapeutiques et améliorerle contrôle du paludisme dans les régions endémiques.