Résumé : Introduction L'asthme est une pathologie qui affecte des millions de personnes à l'échelle mondiale. Elle voit sa relation avec l'urbanisation comme un domaine de recherche en santé publique. Des études antérieures suggèrent une relation complexe entre les facteurs environnementaux et la prévalence de l'asthme, particulièrement en milieu urbain. Cette recherche vise à déterminer les prévalences de l’asthme et évaluer l'influence du degré d’urbanisation sur les différences observées. Méthodes Cette étude transversale à visée analytique a utilisé les données de la Health Interview Survey (HIS) de 2018, incluant un échantillon représentatif de la population belge âgée de 15 ans et plus. Elle a comme évènement d’intérêt principal l’occurrence de l’asthme et met cette dernière en lien avec le degré d'urbanisation divisé en 4 degrés. En parallèle, d’autres variables environnementales, sociodémographiques et comportementales ont été incluses. Les analyses statistiques comprenaient des calculs de prévalences et des modèles de régression logistique simples et multiples pour évaluer l'association entre l'urbanisation et la prévalence de l'asthme, avec ajustement pour divers facteurs sociodémographiques, environnementaux et comportementaux. Résultats Alors que la prévalence globale de l'asthme est de 5,8% dans la population belge de 15 ans et plus, les variations ne sont pas statistiquement significatives à travers les différents niveaux d'urbanisation. Le degré d’urbanisation n’a pas d’impact direct sur l’occurrence de l’asthme mais lorsqu’on l’utilise comme variable de stratification, on observe des variations importantes dans l’effet de la plupart des facteurs reliés à la pathologie. En banlieue, les jeunes entre 15-24 ans ont 4,17 fois (1,81-10,54) plus de risque de déclarer l’asthme que les 65 ans et plus. Cependant, en milieu rural, ces mêmes jeunes ont moins de risque (OR 0,63) de déclarer l’asthme par rapport aux plus âgés. En milieu rural et banlieue, ce sont les facteurs sociodémographiques qui exercent majoritairement une influence significative tandis que ce sont les facteurs comportementaux qui ont le plus d’influence significative dans les grandes villes. Conclusion Les résultats soulignent l'importance des facteurs environnementaux, sociodémographiques et comportementaux dans le contexte de l'asthme. Bien que l'impact direct du degré d'urbanisation sur l'asthme n'ait pas été déterminé de manière concluante, nous avons pu mettre en évidence le rôle modérateur du degré d’urbanisation dans la relation entre l’asthme et les facteurs sociodémographiques, environnementaux et comportementaux. Les recherches futures devraient davantage disséquer ces relations pour construire des stratégies ciblées de gestion et de prévention de l'asthme en fonction du degré d’urbanisation.