Résumé : Les insectes sociaux, tels que les fourmis, les abeilles et les guêpes, forment des colonies complexes qui reposent, en partie, sur la coopération pour leur survie. Le partage des tâches est crucial chez les insectes sociaux et s’appuie sur des castes spécialisés telles que les reines pour la reproduction ou les ouvrières pour l’approvisionnement et la défense de la colonie. Le nid, est une structure centrale dans leur organisation sociale, offrant des conditions de vie favorables ainsi qu’une protection contre les prédateurs et les intempéries. L'immunité sociale est un concept clé dans l’étude des insectes sociaux. Elle se caractérise par la manière dont ces sociétés développent des réponses collectives pour assurer leur protection contre les pathogènes. Cette forme d'immunité peut être subdivisée en trois grands aspects, l’évitement, la résistance et la tolérance. Dans cette étude, nous avons tenté de répondre à différentes questions quant à l’impact pouvait avoir la topologie du nid sur la tolérance, expression précise de l’immunité sociale.Cette étude a pour objectif de tester l’influence de la topologie du nid sur la tolérance de Myrmica rubra au champignon entomopathogène Beauveria bassiana. Pour ce faire, nous avons employé deux topologies différentes dans lesquelles nous avons insérés des objets contaminés ou sains. Dans la première topologie les loges étaient hautement connectées entre-elles. Dans la seconde topologie, les loges étaient peu connectées entre-elles. Nous avons tenté d’observer l’influence de la topologie du nid à travers différentes réponses : la ponte des reines, le taux d’occupation des différentes loges, les flux de fourmis dans le nid et la mortalité. Nous n’avons pas mis en évidence de différences significatives au niveau de la ponte ou du taux d’occupation des loges. Cependant, bien que faible, nous avons mis en évidence une différence significative entre les topologies au niveau de la mortalité et des flux de fourmis entre les loges.En bref, nos résultats ne nous permettent pas de conclure dans le sens d’une influence marquée de la topologie sur les différents comportements habituellement associés à la tolérance. Toutefois, ces résultats suscitent des interrogations quant à l'expression de ces comportements in vivo et à la part des comportements liés à la tolérance par rapport à l'ensemble des comportements constituant l'immunité sociale.