Résumé : Les espèces exotiques sont aujourd'hui omniprésentes au sein des communautés forestières ligneuses, pourtant l’étude de mécanismes des espèces exotiques dans le cadre de l’écologie des communautés est encore peu étudiée, particulièrement pour les communautés ligneuses tempérées. Cette étude vise à identifier les liens entre les mécanismes d’assemblages généraux des communautés (mécanismes abiotiques, compétition hiérarchique, limitation de similarité) et les différentes hypothèses de mécanismes d’établissement des espèces exotiques (niche vacante, surperformance et complémentarité de niche) pour des communautés ligneuses dans le contexte d’une forêt urbaine tempérée bruxelloise de 60 ans présentant une recolonisation naturelle. L’approche adoptée pour étudier ces différents liens est l’étude de la diversité fonctionnelle des communautés et la comparaison fonctionnelle entre espèces natives et exotiques.Nos résultats montrent une relation entre la compétition hiérarchique, identifiée comme le mécanisme prévalent au sein des communautés du site, et l’abondance de Prunus serotina, qui soutient l’hypothèse d’établissement par surperformance. Une seconde relation est également identifié entre la limitation de similarité, plus minoritaire au sein du site, avec l’abondance de Symphoricarpos albus et de Robinia pseudoacacia qui soutient l’hypothèse de complémentarité de niche. Nos résultats identifient également la présence importante d’espèces exotiques se regroupant sous une stratégie d’occupation de la strate arbustive des communautés.Cette étude confirme la pertinence de considérer l’établissement des espèces exotiques dans le cadre de l’écologie des communautés avec une approche d’analyse de la diversité fonctionnelle, car cette approche permet d’obtenir un aperçu complet du fonctionnement de la coexistence entre les espèces natives et exotiques et l’influence sur les dynamiques d’assemblages des communautés ligneuses. Ce travail appuie également l’importance de la considération des strates arbustives des forêts tempérées, souvent déconsidérées dans l’étude des communautés, qui semble jouer un rôle important au sein de l’établissement des espèces exotiques.