Résumé : Les carrières situées dans la région des Bouches de Bonifacio ont été confirmées comme ayant été exploitées pendant la période romaine, entre le premier et le troisième siècle après J.C. (S. Clerbois et al., 2020). La littérature suggère que certaines des colonnes sardes retrouvées à Porto Torres et au baptistère de Cornus pourraient provenir de ces carrières corses (William-Thorpe et al., 2007). L'objectif de cette étude consiste à confirmer les voies commerciales de cette exploitation en examinant de manière approfondie les caractéristiques pétrographiques, pétrophysiques et géochimiques des roches des carrières corses ainsi que des carrières sardes. Dans un premier temps, une évaluation des compositions en éléments majeurs et mineurs est effectuée à l'aide de méthodes destructives telles que ICP-OES et ICP-MS, qui permette de mettre en évidence les distinctions entre les deux types de carrières. Ces analyses seront complétées par des techniques non-destructives, pXRF et pSM. Ensuite, ces méthodes non-destructives permettent de caractériser les éléments majeurs et traces, ainsi que la susceptibilité magnétique des carrières en Corse et en Sardaigne, en vue d'une comparaison avec ceux obtenus sur les colonnes sardes. Les résultats obtenus révèlent des éléments distinctifs significatifs d'ordre pétrographique, pétrophysique et géochimique entre les carrières corses et sardes. L’analyse a également permis d'établir des correspondances entre plusieurs colonnes sardes et les carrières de Corse, et une colonne sarde a été reliée aux carrières sardes.