Mémoire
Résumé : | Le continent africain a depuis la fin du 19e siècles, suscité la convoitise des grandes puissances mondiales. Cette convoitise va les conduire à organiser la conférence de Berlin en 1885 . Lors de cette conférence, l’Afrique est partitionnée et la France hérite de plusieurs territoires. Elle y installe des colonies qui par la suite accèderont à leur indépendance . Dès lors, elle se présente à ces nouveaux états comme un partenaire de facto et établie avec ces derniers de multiples relations qui résisteront au temps. Les interventions militaires constitueront un aspect de ces relations. En effet, après les indépendances de ses anciennes colonies, la France a maintenue sa présence militaire sur le continent noir à travers quatre bases permanentes. Ces bases, utilisées pour la formation des forces armées africaines et la coopération militaire (entre la France et l’Afrique) , ont permis à la France d’être en mesure d’intervenir dans des crises politiques et de soutenir des opérations militaires dans la région. comme en témoigne ses interventions militaires en Côte d’Ivoire ,en Centrafrique ou encore au mali . Cela dit, si certains Etats africains considèrent que ces interventions sont nécessaires et concourt à la paix, la stabilité et la sécurité de leurs pays, d’autres par contre ont un avis différent .C’est le cas du Mali qui a porté plainte contre la France pour agression auprès des Nations Unies en Août 2022. Pourtant 10 ans plutôt, le président Français François Hollande était accueilli en héros à Tombouctou et à Bamako après l’intervention armée des forces françaises contre les djihadistes . Aujourd’hui le constat est tout autre. Les tensions entre le Mali et la France sont réelles et leur relation semble avoir pris un chemin de non-retour. Cette situation paradoxale traduit sans aucun doute une problématique : Celle de la légitimité des interventions militaires françaises en Afrique. Ces interventions sont en effet de plus en plus sujets à des débats dans nos sociétés humaines. Assimilées à des actions altruistes et solidaires, elles sont considérées par certains comme nécessaire pour prévenir les crimes, restaurer la stabilité politique ou lutter contre les organisations extrémistes et terroristes en Afrique .Cette vision souligne très bien les liens forts existants entre la France et le continent noir, et donne encore plus de sens à l’allégorie du président Omar Bongo qui affirmait : « L’Afrique sans la France, c’est la voiture sans le chauffeur, la France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant » .Parallèlement, d’autres par contre les voient comme une forme de néocolonialisme, un instrument d’ingérence de la France dans les affaires intérieures des pays africains, de quoi donner du crédit à l’assertion du président De Galle : « les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts » .Dès lors il nous est apparu intéressant de savoir les véritables raisons qui poussaient la France à intervenir militairement en Afrique. Durant ce travail, nous chercherons à comprendre les dynamiques qui conduisent aux interventions militaires françaises en Afrique. Pour ce faire, nous utiliserons le cas Malien et l’opération serval. Dans un premier temps, nous chercherons à savoir si la décision Française de lancer l’opération Serval répondait à la volonté de la France de protéger ses intérêts nationaux dans la région. Dans un deuxième temps, nous essayerons de savoir si cette décision répondait plutôt au désir français d’être solidaire envers le peuple malien. Notre analyse s’effectuera sous le prisme de deux théories, à savoir le réalisme et le constructivisme. En effet, l’objet qui intéresse notre étude s’inscrit dans la problématique de ces deux théories en ce qu’elles permettent d’analyser le comportement des Etats. Le réalisme offre la possibilité d’analyser les motivations de la France en termes d'intérêts nationaux, de relations de pouvoir et de sécurité. Quant au constructivisme, il donne une perspective analytique des motivations françaises axées sur la construction sociale de la réalité et le rôle des normes et des idées. |