Résumé : But du mémoire : Cette recherche vise, d’une part, à évaluer la relation entre la pratique du tango argentin et les performances proprioceptives et posturales et, d’autre part, à étudier la relation fonctionnelle entre l’activité corticale, les oscillations posturales et l’activité musculaire lors de tâches d’équilibre et l’impact de la pratique du tango sur celle-ci.Matériel et Méthodes : 21 sujets sains (9 danseurs de tango et 12 sujets contrôles) ont réalisé des tests de reproduction d’angle articulaire (JPR) pour le genou et la cheville ainsi que des tâches d’équilibre statique sur plateforme de force, alternant les positions bipodales ou unipodales, yeux ouverts ou fermés. L’enregistrement des forces de réaction du sol, de l’activité musculaire des membres inférieurs (EMG de surface) et de l’activité corticale (EEG) a permis de calculer les valeurs du centre de pression (CoP) et les indices de cohérence cortico-cinématique (CKC) et de cohérence cortico-musculaire (CMC).Résultats : La moyenne des erreurs de JPR était significativement moins élevée pour le groupe tango, tant pour le genou (p=0,04371) que pour la cheville (p=0,02140). L’analyse des mesures du CoP n’a pas révélé de différence significative entre les groupes. Pour l’ensemble de l’échantillon, les déplacements médio-latéraux et la vitesse du CoP, ainsi que l’intensité de la CKC, étaient significativement plus élevés lors des conditions unipodales par rapport aux conditions bipodales (p<0,001). L’acuité proprioceptive était corrélée au taux de déplacement du CoP pendant les tâches unipodales (p<0,05) et, pour les danseurs seulement, pendant les tâches bipodales également (p<0,01). Les valeurs de CMC de l’oblique externe droit étaient significativement plus faibles chez les danseurs (p<0,05), toutes conditions confondues.Discussion et Conclusion : Cette étude suggère que la pratique du tango argentin a un impact significatif sur l’acuité proprioceptive, et permet une diminution de l’implication corticale dans la modulation de l’activité musculaire abdominale pour le maintien de l’équilibre. Par ailleurs, les résultats indiquent que l’amplitude de la CKC est corrélée à la difficulté de la tâche, indiquant une implication corticale accrue lors des positions unipodales.