Résumé : Les copies nucléaires d’origine mitochondriale ou numts proviendraient de l’invasion du génome nucléaire par des inserts issus de l’endommagement des mitochondries par le stress oxydatif. Ces inserts ont été identifiés dans le génome nucléaire de plusieurs espèces animales. Il existe néanmoins très peu de données disponibles concernant la caractérisation des numts de façon générale chez les insectes, et en particulier chez les coléoptères. Ce mémoire a pour objectif de caractériser la présence de numts et d’inférer sur leur histoire de transmission dans le génome nucléaire d’une espèce de chrysomèle, Gonioctena quinquepunctata. Cette étude repose sur les données issues de l’assemblage des génomes nucléaire et mitochondrial d’une pupe de Gonioctena quinquepunctata. Pour caractériser la présence des numts dans le génome nucléaire de cette espèce, une recherche blastN a été réalisée entre ses deux génomes. Ensuite, des analyses de vraisemblance maximale et de bootstrap ont permis de réaliser l’inférence sur l’histoire de transmission des numts chez G. quinquepunctata en utilisant les séquences COI et COII de différentes espèces du genre Gonioctena. Les résultats révèlent la présence de 2661 séquences numts dans le génome nucléaire de cette espèce, ce qui est largement supérieur à la quantité de numts caractérisée chez Drosophila melanogaster ou Homo sapiens. En outre, les inférences historiques ont montré que la grande majorité des événements de transfert ont eu lieu après le dernier événement de spéciation aboutissant sur la formation des lignées actuelles. Notre travail permet de rapporter, pour la première fois, la quantité de numts présente dans le génome nucléaire d’une espèce de la famille des Chrysomelidae.