Résumé : Résumé: Les mutilations génitales féminines sont devenues un problème de santé publique en Belgique suite aux diverses migrations de personnes. Au fil du temps, la prise en charge de leurs complications est devenue une réalité des consultations médicales et paramédicales. Cette étude à visée descriptive basée sur une approche mixte évalue dans quelle mesure cette pratique a un impact sur la santé sexuelle des femmes. Pour cela, l’expérience sexuelle des femmes excisées et non excisées ayant des plaintes sexuelles a été analysée. Les données quantitatives proviennent des réponses de 33 patientes à un questionnaire créé par la sexologue du CeMAViE. Ce dernier a reçu une approbation du Comité d’Ethique du CHU Saint-Pierre en avril 2022. Les répondantes ont été recrutées au sein de sa pratique professionnelle. Les données ont été analysées avec le logiciel Jamovi 2. Les données qualitatives proviennent d’entretiens semi-structurés auprès de 5 professionnels ayant, actuellement ou auparavant, pris en charge les deux groupes d’intérêt. Leur analyse a été faite en utilisant la « Framework Method ». Les entretiens ont permis de mettre en avant les principales plaintes sexuelles de chaque groupe ; le manque de plaisir pour les excisées et le manque de désir et la douleur pour les non excisées. Ils ont également permis de relever 5 facteurs favorisant leur apparition : éducationnels, relationnels, physiques, psychologiques et sociétaux. Les résultats quantitatifs permettent d’appuyer les propos des professionnels et mettent en avant le fait que les femmes excisées semblent moins s’approprier leur corps. Cela se reflète dans le résultat statistiquement significatif concernant « l’atteinte de l’orgasme seule » (P=0.041).Plusieurs similitudes concernant les facteurs favorisant les plaintes liées à la sexualité ont été identifiées pour ces deux groupes. Au regard de ceux-ci, les mutilations génitales féminines ne sont pas les seuls éléments influençant la santé sexuelle des femmes. Abstract: Female genital mutilation has become a public health problem in Belgium following the various migrations of people. Over time, the management of their complications has taken place in the reality of medical and paramedical consultations. This study assesses the extent to which this practice has an impact on women's sexual health.For this, a descriptive study focuses on the sexual experience of excised women and non-excised women with sexual complaints. A mixed approach combining quantitative and qualitative methods was chosen. Quantitative data comes from the responses of 33 patients to a questionnaire created by CeMAViE’s sexologist, for which ethical approval was provided in April 2022 by the Ethics Committee of the CHU Saint-Pierre. The respondents were recruited as part of her professional practice. The data were analysed with Jamovi 2 software. Qualitative data come from semi-structured interviews with 5 professionals who have, currently or in the past, supported both populations of interest. They were analysed using the “Framework Method”.The qualitative interviews highlighted the main sexual complaints of each group. These are lack of sexual pleasure for excised women and lack of sexual desire and pain for non-excised women. The interviews revealed several factors contributing to their emergence : educational, relational, physical, psychological and societal. Quantitative results support the words of the professionals and highlight the fact that excised women seem to discover less about their bodies. This is reflected in the statistically significant result concerning "the achievement of orgasm alone" (P=0.041).Several similarities in the factors favouring sexual complaints were highlighted for these two groups. In view of these, female genital mutilation is not the only element influencing the sexual health of women.