Résumé : But du mémoire : Cette étude a pour objectif d’évaluer les effets d’un nouveau dispositif pédago-gique sur les compétences empathiques chez les étudiants de 3ème année de bachelier en ostéo-pathie et en kinésithérapie.Matériel et Méthode : Le dispositif pédagogique inclut un cours théorique, un Immersive Learning (IL) de thématiques diverses axées sur les compétences de communication interrelationnelle entre soignant-soigné, et les compétences empathiques, et une séance de simulation de consultation en cabinet avec un patient-acteur dans le Laboratoire du SimLabS. Nous évaluons les scores d’empathie de 92 étudiants en BA3 avant, après l’IL et après la simulation via la Jefferson Scale of Physician Empathy (Student version) que nous comparons avec un groupe contrôle de 41 étudiants en BA2. Puis, nous comparons les scores des auto-évaluations des étudiants-simulateurs avec ceux de l’hétéroévaluation des patients-acteurs via des versions modifiées de la JSPE-S.Résultats : Les résultats de l’étude ne montrent pas d’améliorations statistiquement significatives des compétences empathiques chez les étudiants en BA3, ni de corrélation entre le niveau d’empathie auto-évalué et celui perçu par le patient-acteur lors de la simulation. Cette linéarité est en partie liée au fait que les étudiants-thérapeutes auraient tendance à se surévaluer, faussant alors les scores d’empathie et donc les résultats de l’ensemble de l’étude.Discussion et Conclusion : L’empathie est une qualité de communication multidimensionnelle et subjective dont l’évaluation est complexe. Elle est essentielle dans la qualité de la prise en charge « patient-centrée ». Des études ont montré que les patients ont tendance à surévaluer le niveau d’empathie de leur thérapeute. Or, notre étude met en évidence que ce sont les thérapeutes qui ont tendance à se surévaluer ce qui crée un décalage entre leur perception propre, vécue comme thérapeute, et celle ressentie par le patient, pouvant nuire à la qualité de la prise en charge. Ce même décalage s’observe pour le niveau d’empathie que ces étudiants estiment nécessaire dans la prise en charge patient-centré. Ces constatations suggèrent qu’une nouvelle approche pédagogique plus adaptée est nécessaire pour rendre plus efficace l’apprentissage de l’approche « patient-centrée ». Finalement, une nouvelle grille est à approfondir pour auto-évaluer l’empathie selon une perspective personnelle.