Résumé : Ce mémoire s'appuie sur l’observation que les femmes et les minorités de genre sont largement minoritaires sur les scènes de musiques actuelles en Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans cette recherche nous tentons de comprendre les raisons de leur sous-représentation et l’implication du rôle du programmateur·rice dans celle-ci. Nous avons fondé notre recherche sur l’hypothèse que l’absence de femmes dans les postes décisionnaires et à la programmation invisibilise les artistes femmes et les minorités de genre dans les musiques actuelles en Fédération Wallonie-Bruxelles. Considérant la complexité de la problématique, nous avons d’abord choisi de comprendre les conditions d’existence des musiciennes à travers leur histoire en Occident. Nous avons voulu comprendre la division sexuelle du travail artistique via l’attribution d’instruments genrés tels que le piano ou encore le chant. Ensuite, cette recherche se penche sur l’articulation entre la vie privée et la vie professionnelle. Des facteurs tels que la parentalité, l’inégale division des tâches ménagères, la porosité des espaces de travail et privés ou encore la monoparentalité affectent le maintien des femmes dans les professions artistiques. Le harcèlement sexuel et le sexisme constituent des conditions de stagnation professionnelles et est vécu par près de huit musiciennes sur dix. Cette étude s'intéresse à la construction des identités de genre via le concept d’habitus et de champ du sociologue Pierre Bourdieu. L’habitus genré est une construction sociale et culturelle qui constitue un ensemble de prédisposition de l’agir. Il est en rapport au champ musical qui fonctionne encore aujourd’hui sur des modes masculins. L'étude se base sur dix entretiens semi-directifs réalisés avec des programmateur·rices travaillant des des salles de concerts et festivals en Fédération Wallonie-Bruxelles.