Résumé : Depuis la révolution verte, la diversité génétique du blé tendre est en déclin. En cause, l’homogénéisation des traits des variétés résultant d’une sélection visant à maximiser leur rendement sous une application soutenue d’intrants, et la disparition progressive des variétés anciennes. Ces pratiques agricoles montrent de nos jours leurs limites, occupant à la fois un rôle important dans les pressions que nous exerçons sur l’environnement, et figurant également dans les premières victimes des changements qui résultent de ces pressions. Pour ces raisons, un changement de paradigme s’impose. L’introduction de diversité génétique dans les populations de blé est une démarche qui s’est déjà prouvée prometteuse, de nombreuses études ayant constaté une meilleure stabilité des rendements comparé à des cultures monotypiques. Néanmoins, notre compréhension des interactions qui ont lieu entre les individus de ces populations sont de nos jours encore limitées. Notamment, comment des contrastes dans des traits fonctionnels des individus associés impacte l’équilibre entre la compétition et la facilitation. Ainsi, nous avons mis en place dans cette étude des mélanges de variétés modernes et anciennes de Triticum aestivum présentant différents degrés de contrastes dans leurs hauteur et recouvrement du sol, et avons étudié les impacts que cela avait sur les traits des variétés prises individuellement. Nous sommes parvenus à mettre en évidence une asymétrie compétitive découlant de ces contrastes intervariétaux, en faveur des variétés les plus aptes à capturer la lumière. Aussi, les interactions modelant les valeurs des traits dont découlent le rendement étaient réparties dans différentes étapes du développement des plantes. Malgré un rôle important de la compétition dans ces assemblages, nos plantes mélangées ont produit en moyenne plus de grains par épi et ont vu leur PMG augmenter. En parallèle, les variétés anciennes ont bénéficié d’une résistance accrue à la verse lorsqu’elles étaient mélangées à des variétés modernes. Nous concluons en suggérant que l’assemblage de variétés bénéficierait de viser à limiter la compétition intervarietale lors de certaines phases clé de leur développement.