Résumé : L’autogestion est un mode de vie, un mode d’organisation qui veut tendre vers plus d’horizontalité et de démocratie radicale. Elle s’oppose au mode de vie capitaliste dominant et cherche à transformer les subjectivités des individus qui la pratiquent.L’autogestion, héritière de la pensée anarchiste, n’est pas le chaos qu’on pourrait croire. C’est plutôt « l’ordre moins le pouvoir », c’est-à-dire la construction collective de règles et le rejet de toute forme de domination et d’exploitation. En pointant du doigt les rapports de force et les pouvoirs formels et informels qui font partie de toute organisation collective, l’autogestion permet de développer les autonomies de chacun.e et du collectif lui-même. Elle essaie de faire correspondre les buts de l’autogestion (horizontalité, démocratie radicale, solidarité, respect, développement de relations non marchandes) avec les moyens mis en œuvre.L’expérimentation de l’autogestion est rendue possible grâce à la création d’espaces, de lieux en dehors des logiques capitalistes contemporaines. Les occupations temporaires et le squat sont donc des terreaux fertiles pour l’autogestion. Ce sont des interstices, des éclairs qui fendent la structure fermée de la ville et sa maille urbaine.Cependant, depuis une dizaine d’années, on assiste à Bruxelles à une véritable professionnalisation et institutionnalisation de l’occupation temporaire. La convention temporaire a le vent en poupe car elle offre de nombreux avantages aux propriétaires et aux pouvoirs publics pour redynamiser des quartiers. Ces conventions reprennent l’idée d’occupation temporaire, les vident de leurs revendications autogestionnaires et en font une formule standardisée.Ce mémoire se pose donc la question de l’impact de cette standardisation sur ces collectifs qui se veulent autogérés et militants.