Mémoire
Résumé : | INTRODUCTION : L’obésité un problème de santé publique majeur dans le monde. En 1997, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaissait l’obésité comme une maladie. Pourtant certaines sociétés prônent les « rondeurs » comme norme esthétique. En Afrique subsaharienne (ASS) la transformation du corps reste une étape prétendument utile pour répondre aux normes de la « beauté africaine ». Ce faisant, elle va donner lieu à des pratiques pour faire grossir les fesses et les seins avec les méthodes tel que le gavage et des méthodes connexes qui sont les produits chimiques, l’utilisation de bouillon (le cube Maggi), de pommade, la chirurgie esthétique, les gélules, …etc. Dans ce travail, nous nous sommes intéressés à ces pratiques, « astuces » pour transformer le corps. Ce travail nous a permis de savoir quelles sont les représentations des femmes d’Afrique Subsaharienne face à ces stratégies ? Qu’est-ce qui les justifient ? Quelles sont les conséquences de telles pratiques sur la santé ?METHODE : Pour ce travail, nous avons utilisé une méthode qualitative fondée sur un guide d’entretien destiné à des femmes issues d’ASS vivant dans la région de Bruxelles-Capitale, en Côte d’Ivoire et au Mali. Nous avons utilisé l’approche thématique pour analyser les résultats. RESULTAT : Au total, 19 répondantes ont participé à notre étude, 9 répondantes vivent en région de Bruxelles-Capitale et 9 vivent au Mali et 1 en Côte d’Ivoire. Nous avons partagé les répondantes en deux grands groupes. Le premier groupe est représenté par les répondantes qui n’ont pas subi de transformations du corps et le second groupe est représenté par les femmes qui ont non seulement répondu aux questions relatives aux représentations des normes esthétiques, mais sont également passées à l’acte de transformation de leur corps afin de répondre aux « canons de la beauté africaine ». Nous avons identifié les thèmes suivants : (1) se sentir belle est une question d’estime de soi, (2) diktat sociétal sur les canons de beauté en Afrique subsaharienne, (3) transformer son corps à tout prix pour plaire malgré les conséquences sur la santé et, (4) risque de transformer son corps pour répondre aux « normes » esthétiques sociétal. CONCLUSION : Les actions de santé publique, pour faire changer les idées sur ces « astuces » qui visent à transformer les corps des femmes d’ASS, ne peuvent être envisagées qu’en tenant compte des représentations des populations. Ces pratiques étant d’une certaine façon liée au poids de la tradition, il nous apparait utile de pointer le fait que nous sommes face à des faits volontaires et modernes. Mieux on comprend les faisceaux des représentations, la construction des normes, l’acceptation ou non des formes d’acceptations de ces normes, plus on peut espérer avoir une politique de prévention qui soit adaptée. MOTS CLES : Femme / Afrique subsaharienne / Obésité / Gavage / Santé / Beauté |