Résumé : L‘Eco-score est un nouveau type d‘affichage environnemental développé en France et déployé en France et Belgique entre autres. Basé en partie sur l‘Analyse de Cycle de Vie (ACV), il semble que ce soit la première fois que la méthode est accessible à un si grand nombre de personnes. L‘objectif de ce travail est de déterminer si la création de l‘Eco-score annonce un élargissement de l‘éventail des utilisations de l‘ACV, et si oui dans quelle mesure. Afin de répondre à cette question de départ, une enquête a été réalisée auprès d‘acteur∙rices en lien avec l‘Eco-score. Un acteur engagé dans la mise en place de l‘outil (Scan Up), deux acteurs consultés dans la mise en place de l‘outil (l‘Ademe et le WWF), tous français, ainsi que deux représentant∙es de Colruyt Group en Belgique ont participé à l‘enquête. La première partie du travail présente le cadre théorique. Celui-ci revient sur la définition de l‘ACV et l‘historique et évolution de ses utilisations. Il présente ensuite l‘Eco-score avec ses objectifs de départ et sa méthodologie. La deuxième partie présente les entretiens, avec la méthodologie et les limites de l‘enquête. La troisième partie est la discussion. Elle présente les trois facteurs identifiés dans le développement de l‘Eco-score. Ces facteurs sont le contexte politique et réglementaire dans lequel s‘inscrit l‘Eco-score, les choix méthodologiques ayant été effectués pour le mettre en place, et finalement la réception de ce score par différents acteurs. Il ressort de ces facteurs des éléments favorisants le développement du score, d‘autre le limitant. Parmi les facteurs favorisants ce développement, il y a le contexte politique et règlementaire dans lequel il prend place. Il fait notamment partie de l‘expérimentation de l‘affichage environnemental en vue d‘un score officiel qui a lieu en France. Cet aspect règlementaire est aussi présent au niveau européen, avec la stratégie farm to fork. L‘utilisation de l‘ACV favorise et limite ce développement. Méthode reconnue et normée, la méthode demande beaucoup de rigueur et précision. Les indicateurs de l‘ACV ne prennent pas assez en compte certains aspects (biodiversité par exemple), et ne permet pas de rendre un score suffisant dans le cadre de l‘alimentation. L‘affichage est également très spécifique pour ce secteur. Les demandes liées à l‘information sur les produits sont nombreuses de la part de la société civile. Les réactions émanent de toutes personnes et organisations intéressées de près ou de loin par cet affichage. Elles sont nombreuses, positives et négatives, et permettent d‘améliorer la méthodologie de l‘affichage environnemental et nourrissent les réflexions sur l‘ACV de manière plus générale. Finalement, l‘Eco-score participe à l‘élargissement de l‘éventail des utilisations. Cet élargissement touche ici l‘affichage environnemental des produits alimentaires destiné au grand public. Le travail souligne l‘importance des différents acteurs en lien avec la mise en place de l‘Eco-score. Il précise que le rapport sur l‘expérimentation préconise l‘utilisation de l‘ACV seule à terme pour l‘affichage. Il questionne finalement sur l‘avenir de l‘affichage des produits, qu‘il soit nutritionnel, environnemental ou social.