Mémoire
Résumé : | En 2021, le Réseau d’enseignement, Wallonie Bruxelles Enseignement (WBE), a autorisé le port des signes convictionnels au sein de ses hautes écoles et en écoles de promotion sociale. L’interprétation de la notion de neutralité, variable selon les contextes dans la sphère publique, montre un changement de position de la part du réseau WBE. Cette interprétation variable pose de nouveau la question de la place du religieux et de son expression dans la sphère publique belge. Les hautes écoles pouvant être considérées comme des espaces publics, cette étude s’est penchée sur l’autorisation récente du port du voile en hautes écoles du réseau WBE et de son influence sur le rapport qu’entretiennent l’identité religieuse et l’appartenance citoyenne. L’étude a ciblé les jeunes étudiantes de confession musulmane afin de recueillir leurs perceptions sur la place du religieux dans la sphère publique et l’impact de l’autorisation du port du voile sur leur identité.L’objectif principal de l’étude s’est centré sur le rapport entre l’identité religieuse et l’appartenance citoyenne de celles-ci, potentiellement influencé par l’autorisation de cette nouvelle norme. Les méthodes qualitatives ont été privilégiées afin de catégoriser ces étudiantes sur leur rapport au religieux et à la citoyenneté selon le modèle empirique établi par Nancy Venel. Sur base d’indices et d’indicateurs pour chaque catégorie de citoyenneté énoncée par Nancy Venel, cette étude a élaboré une première ébauche d’un modèle théorique adapté qui articule le rapport entre religiosité et citoyenneté. Ce modèle théorique a été transposé dans un guide d’entretien à destination des étudiantes de confession musulmane, porteuses ou non du voile, afin de montrer une influence entre, d’une part, l’identité religieuse et l’expression de cette identité et, d’autre part, l’appartenance citoyenne.L’introduction du port du voile exerce une influence variable sur l’identité religieuse et son expression, en contribuant au renforcement de l’identité religieuse dans l’espace public. Ce renforcement possible, quant à lui, semble également influer partiellement sur l’appartenance citoyenne de ces jeunes étudiantes. Les conclusions de cette étude offrent une nuance tout aussi complexe qu’est la construction identitaire. Des limites existent à cette étude qui sont discutées et permettent d’amener d’autres pistes pour les recherches futures. |