Mémoire
Résumé : | A partir d’une volonté de traiter des questions de racisme et de queerphobie, ce projet de mémoire tente d’explorer la complexe et spécifique intersectionnalité qu’implique l’existence des personnes queers racisées. Ces dernières sont non seulement confrontées aux discriminations et aux violences queerphobes, mais affrontent de surcroit un contexte de racisme systémique et d’islamophobie. De plus, alors même qu’un agenda queer spécifique semble être en marche, on observe dans un même temps une tendance à assimiler les queerphobies à une population racisée. Un discours accentuant une supposée incompatibilité entre l’identité racisée et l’identité queer, qui revient à nier l’existence même des personnes queers racisées. Ainsi, à partir des concepts-clés de queerphobie, d’homonationalisme, de racialisation et d’intersectionnalité, ce mémoire explore la question de la racialisation de la queerphobie en Belgique. Dès lors, au départ d’une approche constructiviste et d’un raisonnement hypothético-déductif, deux hypothèses principales ont été formulées : - l’accent mis sur les incompatibilités, ainsi que - les représentations culturelles des communautés racisées, comme facteurs explicatifs à la racialisation de la queerphobie. Dans un premier temps, à partir d'éléments de contexte et des sources primaires, une recherche documentaire exploratoire est proposée en vue de dresser un premier constat d’une racialisation de la queerphobie en Belgique. Ensuite, à partir d’une approche déductive, des entretiens semi-directifs seront menés afin de tester les hypothèses formuléesLa richesse des témoignages et la diversité des profils des enquêté·es, ont permis, non seulement d’explorer à partir de quels contextes les configurations homonationalistes sont rendues possibles, mais aussi d’analyser les réalités auxquelles cela renvoie auprès de celleux-ci. Ainsi ces entretiens ont particulièrement fait écho à la littérature scientifique et aux documents analysés, en mettant en lumière une multitude de facteurs explicatifs à la racialisation de la queerphobie. De plus, les enquêté·es ne sont pas limité·es à apporter des éléments d’analyse aux questions de l’incompatibilité et des représentations culturelles, mais ont aussi abordé la question des freins à l’auto-organisation, mais aussi celles du genre, de la réalité socio-économique et de degré de contact, qui sont tout autant de facteurs qui peuvent être, directement ou indirectement, mis en relation avec la racialisation de la queerphobie. |