Résumé : Les maladies infectieuses pèsent lourdement sur la santé publique. La distribution de ces pathologies est influencée par divers facteurs, tels que l’immunité de l’individu, les conditions socio-économiques et météorologiques. Les scénarii du changement climatique envisagent des événements météorologiques extrêmes, susceptibles de redistribuer spatio-temporellement la répartition des maladies infectieuses. Ce travail a pour objectif d’étudier l’association entre la déclaration des maladies infectieuses d’origine hydrique, alimentaire et environnementale et les conditions météorologiques, dont les évènements climatiques extrêmes tels que les épisodes de précipitations, de froid et de chaleur intenses, en Belgique, entre 2011 et 2021. Cette recherche a été menée à l'aide des données issues du système de surveillance des maladies infectieuses de Sciensano et des données météorologiques de l’Institut Royal Météorologique (IRM) pour 15 agents pathogènes, regroupés en 5 entités cliniques. Le coefficient de rang de Spearman et le test de Mann-Whitney ont été choisis pour étudier respectivement l’association avec les variables météorologiques moyennes et extrêmes.Dans de cette étude, les gastro-entérites bactériennes et les maladies environnementales ont montré une corrélation positive faible avec la température ainsi qu’une tendance estivale à l’exception de Y. enterocolitica. Ces pathologies ont fait l’objet d’une déclaration plus importante lors des chaleurs intenses. Avec une tendance hivernale et une déclaration significative lors des périodes de froid extrême, les gastro-entérites virales ont montré une association inverse avec l’augmentation de la température. Aucune saisonnalité n’a été observée pour les hépatites, mais ces virus ont été particulièrement notifiés lors de chaleur forte et de froid intense. L. pneumophila et norovirus ont fait plus fréquemment l’objet d’une déclaration lors des manifestations pluvieuses fortes. En revanche, les précipitations moyennes ont montré des effets opposés avec l’apparition des pathologies infectieuses. En conclusion, ce travail a montré la relation entre les conditions météorologiques, notamment les évènements climatiques extrêmes, et l’incidence des maladies infectieuses d’origine hydrique, alimentaire et environnementale. Ces résultats pourraient servir d’outils à l’élaboration de politiquesde prévention et de contrôle des maladies infectieuses en Belgique. Toutefois, de futures recherches sont nécessaires afin de confirmer les résultats obtenus à une échelle géographique plus fine et investiguer les mécanismes sous-jacent pouvant expliquer les relations observées dans le présent travail.