Résumé : But du mémoire : La charge inspiratoire génère de la dyspnée, impacte le système nerveux et les variations de la pupille. Les patients atteints de pathologies pulmonaires restrictives ressentent une sensation d’oppression et de compression relatives à la dyspnée. Le schéma respiratoire d’un patient restrictif peut être simulé grâce à la constriction thoracique. Ainsi, cette étude a pour objectif d’observer les effets de cette constriction sur la dyspnée et ses composants sensoriels et affectifs, sur la pupillométrie ainsi que sur les fonctions cognitives.Méthode : Trente-deux sujets sains âgés de 19 à 31 ans (15 hommes et 17 femmes), ont participé volontairement à une séance expérimentale lors de laquelle les conditions « libre » et « constriction » ont été étudiées et comparées. Pour atteindre une dyspnée à 5, leur capacité vitale était réduite de 25% par le biais de sangles inextensibles positionnées autour du thorax. L’évaluation de la dyspnée a été faite avec le questionnaire de profil multidimensionnel de la dyspnée (MDP), permettant d’analyser son intensité, et ses aspects sensoriels et émotionnels. Les fonctions pulmonaires ont été enregistrées grâce à un spiromètre portable. Enfin, la pupillométrie a été étudiée grâce à un pupillomètre NPi®-200, permettant de mesurer les paramètres de la pupille relatifs à sa taille, sa constriction et sa dilatation. Les fonctions cognitives n’ont pas pu être testées par le jeu faute de retrait de la commercialisation pendant l’étude. Résultats : La constriction thoracique augmente significativement l’inconfort respiratoire au seuil p<0,001 (5[4-5]), et les aspects sensoriels de la dyspnée (p=0,012) comme le travail respiratoire, la soif d’air, et la sensation d’être comprimé. Cependant aucun impact émotionnel n’a été relevé. De plus, la constriction augmente significativement la taille de la pupille au seuil p=0,047 (droit :+0,13mm, gauche :+0,10mm) et sa vitesse maximale de constriction au seuil p=0,034 (droit :+0,20mm/s, gauche :+0,18mm/s).Conclusion : La constriction thoracique d’environ 25% de la capacité vitale génère une dyspnée qui augmente tous les scores du MDP sauf l’aspect émotionnel, ainsi que la taille de la pupille et sa vitesse de constriction maximale. Toutefois, une particularité concernant la modulation du système autonome face à la constriction a aussi été remarquée.