Résumé : L’objectif de cette recherche est de déterminer la place que peuvent occuper les œuvres d’art africain de type ethnographique contemporain sur le marché occidental. Notre principale hypothèse est la suivante : ces œuvres sont dépréciées par les acteurs occidentaux. Nous avons choisi d’adopter une analyse de sources mixtes. Dès lors, nous avons établi un état de la littérature existante et avons également analysé le cas des Baoulé/Guro de Côte d’Ivoire. Ensuite, nous avons tenté de vérifier cette hypothèse sur le terrain, à l’aide d’entretiens semi-directifs auprès d’individus impliqués, de diverses manières, sur le marché des arts africains en Occident. L’ensemble des données récoltées a permis d’arriver à certaines conclusions. Tout d’abord, notre hypothèse semble juste pour différentes raisons liées à la perception de ce que l’on appelle « l’authenticité » des arts africains. Les mécanismes de marché ont également révélé mettre en exergue certaines œuvres au détriment d’autres, au regard de différents critères. Dès lors, les acteurs du marché privilégient des œuvres de facture ancienne, au style traditionnel de l’ethnie qui s’y rattache, présentant des couleurs sobres et effacées ainsi qu’une patine d’usage répété. L’art ethnographique contemporain africain ne remplit pas ces critères. C’est pourquoi il est largement déprécié dans un contexte occidental.