Résumé : Introduction : Les études montrent qu’il existe une adaptation nerveuse suite à la pratique répétée de différentes tâches motrices. Cette réorganisation cellulaire au sein de la voie cortico-spinale pourrait concourir à une amélioration de la performance motrice. Cependant, la littérature scientifique ne nous indique pas le décours de ces adaptations au sein d’une session d’entrainement unique, ni l’influence du temps de pratique de la tâche sur ces adaptations. Ce mémoire a donc pour but de déterminer si la durée de pratique d’une tâche visuo-motrice (VMT) ainsi que la complexité influencent l’excitabilité cortico-spinale. Matériels et méthodes : 13 sujets ont réalisé une VMT consistant à suivre une cible sur un écran d’ordinateur en effectuant successivement des flexions plantaires et dorsales de la cheville, contre une charge inertielle de 15% de la contraction volontaire maximale. La durée de pratique était divisée en deux fois 20 minutes. Les différentes mesures ont été relevées avant, entre et après l’exécution des deux blocs de pratique. Les différentes variables calculées sont l’erreur signée, l’erreur absolue ainsi que la fluctuation de la position afin d’y déceler un changement au niveau de la performance motrice. D’autres paramètres tels que l’amplitude, la durée, l’aire du MEP ainsi que la période de silence qui s’ensuit ont été mesurés dans le but de déterminer si la réalisation de la VMT engendre une modification plastique au sein du système nerveux central. Résultats : Les résultats indiquent qu’il existe une corrélation positive entre le temps de pratique et l’amélioration de la performance motrice, notamment sur l’erreur signée (r² = 0.55 ; p = 0.004) et les fluctuations de l’erreur (r² = 0.07 ; p < 0.035) et principalement lors de la première phase de l’entrainement. En revanche, aucun paramètre du MEP n’a subi de modification lors de cette VMT.Conclusion : Cette étude suggère que la pratique d’une VMT amène à une amélioration de la performance motrice au cours du temps, principalement lors de la première phase d’apprentissage. Cependant, un tel entrainement ne semble pas induire d’adaptations de l’excitabilité cortico-spinale. De plus, les résultats n’ont pas réussi à mettre en évidence l’existence d’un lien entre l’excitabilité cortico-spinale et la performance motrice.