Mémoire
Résumé : Penser la philosophie politique au XXIème siècle, c’est la considérer face à l’apparente absence de son objet. Les catégories de la philosophie politique traditionnelle ne permettent aujourd’hui de saisir adéquatement le phénomène politique. Elles semblent mener soit à une apparente absence du politique dans les lieux et les espaces qui ont été traditionnellement occupés par lui, soit à une identification du politique avec ce qui le détruit et qui mène, par conséquent, à son rejet. Face à ce qui se présente ainsi comme une double aliénation de notre condition plurielle, un certain nombre d’auteurs ont contribué à ce qui apparaît comme une pratique de philosophie politique critique. En suivant les esquisses et les lignes de fuite qu’ils dessinent au sein de leurs œuvres, nous voulons faire apparaître d’autres expériences, jusqu’à aujourd’hui exclues de la tradition philosophique, mais qui permettent de tracer les contours des lieux de l’à-venir de l’expérience politique actuelle. Dans ce travail, nous avançons l’hypothèse que les ‘communs’ et l’action commune se présentent comme un des espaces où les personnes peuvent aujourd’hui s’apparaître mutuellement à travers l’action et la parole. Dans ces lieux, les participants reconstruisent un tissu relationnel qui remédie à la perte de monde qui, pour Hannah Arendt, est inhérente à la modernité, et ainsi, sont à l’origine d’une réapparition du politique.