Mémoire
| Résumé : | Ce mémoire recouvre deux finalités. La première consiste à retracer l’histoire d’un mouvement qui s’est constitué dans le but de réclamer la régularisation des sans-papiers. Ce mouvement s’appelle le mouvement national pour la régularisation des sans-papiers et des réfugiés(MNRSPR), il est composé de dizaine d’associations et est soutenu également par diverses personnalités, des universités, de personnes sans-papiers, de citoyens belges, … Il a vu le jour en 1998. A l’aide de nos données récoltées dans la presse, dans des documents parlementaires et dans des entretiens semi-directifs, nous avons pu reconstruire la chronologie de ce mouvement en prenant en compte sa formation, les interactions en son sein et avec l’extérieur, les actions menées, … Nous avons donc pu comprendre comment leurs revendications ont réussi à donner lieu à la mise en place d’une campagne de régularisation.La deuxième finalité de ce mémoire réside en l’utilisation d’un cadre théorique plutôt inédit en sciences sociales puisqu’il s’agit d’une théorie qui traite des controverses socio-techniques qui surviennent dans l’espace public. Il s’agit de la théorie des forums hybrides développée par Michel Callon, Yannick Barthe et Pierre Lascoumes qui postule que pour enrichir la démocratie, les différents acteurs qui la compose, à savoir les profanes et les experts, doivent se rencontrer et coopérer afin de trouver des solutions communes. Nous avons donc adapté la théorie à notre cas qui traite plutôt de controverses juridiques, politiques et sociales. Faire le parallèle entre la théorie des forums hybrides et le chemin parcouru par le MNRSPR a permis d’aller plus loin dans l’analyse du mouvement notamment sur l’hétérogénéité du mouvement, les relations et les négociations ayant pris place avec les représentants politiques, la constitution du groupe, … Nous en avons conclu, en répondant à nos hypothèses, que le MNRSPR ne se rapprochait pas entièrement d’un forum hybride malgré quelques similitudes. Cela nous a permis à la fois de fixer les limites de cette théorie tout en réalisant un travail original enmobilisant une théorie hors des paradigmes classiques que l’on retrouve dans les travaux de sciences sociales. |
