Résumé : Plan International est présente en République centrafricaine (RCA) depuis l’intensification du conflit en 2014 afin de protéger les enfants de toute sorte de violence, de leur assurer un accès à une éducation de qualité, un soutien psychologique, ainsi que leur réinsertion socio- économique par le biais des programmes de réintégration. Cette ONG (organisation non gouvernementale) internationale s’est donc affirmée en tant que l’un des acteurs principaux dans la protection de l’enfance et a progressivement renforcé son pouvoir d’influence sur les acteurs politiques, notamment sur le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).Ce mémoire cherche à analyser le rôle de Plan International dans le cadre du processus de DDR (Désarmement, Démobilisation et Réintégration), partie intégrante de la MINUSCA établie le 10 avril 2014 et donc les stratégies adoptées par cette ONG dans la collaboration avec les acteurs onusiens. Je pars de l’idée qu’au fur et à mesure que les organisations non gouvernementales accumulent de l'expérience dans la mise en œuvre de projets de développement, elles tentent d'accroître leur influence en s'engageant dans la policy advocacy. Cette advocacy (influence) sera étudiée pour comprendre la manière dont Plan International élabore les programmes de réintégration qui répondent aux besoins des enfants associés aux forces ou aux groupes armés (EAFGA). La dimension de genre, et donc la prise en compte des besoins spécifiques des filles, l’un des piliers de Plan International, fera également l’objet d’un focus constant tout au long de cette recherche. Ce travail s’appuie sur des entretiens semi- directifs avec des membres du personnel de Plan International RCA ainsi que sur l’analyse de documents officiels réalisés par les acteurs humanitaires impliqués dans la protection de l’enfance.Cette recherche révèle que la standardisation des programmes ainsi que le partage non systématique d’informations font obstacle à la réintégration des enfants associés aux forces et aux groupes armés. De plus, malgré le débat intense sur la dimension de genre qui persiste au sein de la communauté internationale, peu est fait afin de financer les outils capables de répondre aux besoins spécifiques des filles. Et lorsque les fonds sont disponibles, la réinsertion socio-économique des jeunes filles est quand même impactée par des facteurs sociaux tels que la stigmatisation qui peut être infligée par la communauté. Malgré ces obstacles, l’expertise de Plan International joue à sa faveur dans les rapports avec les acteurs onusiens.