Résumé : Par ce travail de recherche, je souhaite explorer les possibilités de gestion en matière de culture pour le Chili, et notamment de la musique, en prenant comme base analytique la musique engagée qui s’est particulièrement développé au sein de ce pays. Il s’agira bien sûr d’analyser des éléments majeurs du paysage culturel chilien comme la Nueva Canción Chilena, mais aussi d’approfondir le rôle qu’ont eu les musiciens lors du récent mouvement social de l’estallido qui a touché le Chili d’octobre 2019 à mars 2020 avec l’arrivée d’une certaine crise sanitaire mondiale. Ce bouleversement social, où l’art a eu une place majeure, a amené à ce qu’aujourd’hui il y ait la rédaction d’une Nouvelle Constitution et l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement jeune, le président ayant à peine 35 ans1et étant qui plus est un ancien dirigeant des étudiants mobilisés dans la rue, portant en lui nombreuses revendications de la rue. En plus d’explorer le rôle joué par l’art, je voudrais me permettre de me projeter et de penser ce qui pourrait être fait dans ce nouveau gouvernement, pour donner une place à cette musique, non commerciale et donc pas « officielle » pour que celle-ci puisse continuer à jouer ce rôle de sensibilisation et d’éducation y compris dans des espaces tels que les médias. La première partie va être surtout consacrée à contextualiser le moment historique qui s’est vécu au Chili en 2019, contexte qui commence dans les années ’60 et qui a permis que cette musique engagée puisse être moteur de changement, entre autres actions artistiques et collectives. Par après, nous analyserons les caractéristiques des expressions musicales présentes dans les manifestations de la révolte sociale toujours en faisant un lien avec la place de la mémoire historique et culturelle dans celle-ci, notamment via des figures comme Victor Jara et Violeta Parra. Dans la deuxième partie, nous envisagerons ce qui est possible de faire avec l’opportunité qui est offerte aux chiliens avec l’arrivée du gouvernement de Gabriel Boric. Pour cela, nous nous appuierons notamment sur des entretiens avec des acteurs reconnus du paysage socioculturel chilien qui, via leurs expériences et expertises, nous permettront de penser à des actions possibles dans le monde de la gestion culturelle chilienne. Nous pouvons envisager que, tel comme cela s’est passé sous le gouvernement d’Allende, tant que les mesures prises par le gouvernement vont dans le sens de la cohérence et d’un bien-être commun, aider ces musiciens de manière institutionnelle, leur donner une place principale et une reconnaissance est important et nécessaire. Mais que ceux-ci doivent pouvoir garder leur liberté intellectuelle et continuer à remettre en question un système si celui-ci ne répond plus aux valeurs véhiculées dans leurs chansons. Selon les réponses de personnes interviewées, nous explorerons leurs besoins en tant qu’artiste set leurs attentes vis-à-vis des changements à venir dans le pays et nous proposerons des pistes d’actions possibles.