Résumé : Alors que les notions de diversité culturelle et de parité innervent les politiques culturellescontemporaines, la question se pose de comprendre qu'est-ce que ces dispositions recouvrentdans leur mise en application. En s’intéressant plus spécifiquement à l’industriecinématographique française, ce mémoire propose d’adopter un angle de visionintersectionnel, et d’analyser dans quelle mesure les femmes réalisatrices appartenant à uneminorité - racisée, de genre, de sexualité, de classe - profitent des mesures publiques destinéesà soutenir la parité et la diversité. Cette réflexion croise analyse de discours et analyse deparcours, en se penchant sur les termes des aides mises en oeuvre par les institutionspubliques du cinéma, en les confrontant avec les revendications des réalisatrices françaises surle sujet des inégalités, et en croisant ces éléments aux parcours rencontrés par des réalisatriceslesbiennes, noires, travailleuses du sexe, de classe populaire. Ce travail fera émerger unfaisceau de freins entravant fortement celles-ci dans leurs projets filmiques. Parmi ceux-ci, laprégnance des stéréotypes aux différents maillons de la carrière d’un film, et le refuspersistant de nommer les groupes minoritaires dans les textes officiels comme dans les étudeschiffrées seront relevés. Enfin, il sera plus politiquement interrogé si la notion de diversitén’aurait pas pour effet collatéral de venir masquer les enjeux minoritaires à l'œuvre tant dansle secteur du cinéma que dans la société française dans son ensemble.