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Effets du stress thermique sur l’antipathaire ramifié Antipathella subpinnata (Ellis & Solander, 1786) en Méditerranée

par Zeimes, Tom
Président du jury Roisin, Yves
Promoteur Dubois, Philippe
Co-Promoteur Godefroid, Mathilde ;Guillaumot, Charlène
Publication Non publié, 2021-09-08

Mémoire

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Résumé :

Les antipathaires ou coraux noirs sont des hexacoralliaires ahermatypiques coloniaux,pourvus d'un squelette chitino-protéique, qui peuvent former des populations denseset donc structurer l'habitat aux profondeurs mésophotiques. Contrairement auxhexacoralliaires scléractiniaires, les antipathaires n'ont jamais fait l'objet d'étudesconcernant les effets du stress thermique alors qu'il est bien établi que le réchauffementglobal se fera également sentir aux profondeurs auxquelles ils vivent. Le but de cemémoire fut dès lors d’évaluer certains effets de la température sur l’antipathairearborescent mésophotique Antipathella subpinnata de Mer Méditerranée en utilisantdeux approches complémentaires. Dans un premier temps, un modèle de distributionspécifique (SDM : Species Distribution Model) basé sur des données de présence a étéconstruit pour évaluer l’influence de différents facteurs environnementauxécologiquement pertinents, y compris la température, sur la distribution de cetteespèce. Le SDM a mis en évidence que l’habitat occupé par A. subpinnata est caractérisépar une gamme de températures moyennes annuelles bien précise (entre 14,3°C et15,8°C) et est restreint à une limite bathymétrique supérieure de -60m. Dans un secondtemps, les effets physiologiques d’une augmentation de température ont été évaluésexpérimentalement. Des boutures de colonies ont été soumises à six traitements detempérature (de 14 à 19°C) recouvrant les conditions actuelles in situ et lestempératures prédites pour la fin du siècle sous le scénario RCP 8.5. Au cours des 15jours d’exposition, aucune nécrose tissulaire ni mortalité élevée ou émission de polypen'ont été observées même à la température la plus élevée (19 °C). La mesure du tauxmétabolique par respirométrie a permis d'établir la courbe de performance thermiquede l'espèce. Celle-ci est caractérisée par une température optimale de 16,4 °C et unelargeur importante (spectre de 6,0°C dans lequel l'organisme présente uneperformance ≥ 75% de l'optimum). La capacité antioxydante totale, évaluée par un testcolorimétrique, n’a pas été modifiée significativement en fonction de la température.Ces résultats suggèrent qu’il s’agit d’une espèce généraliste thermique avec unesensibilité thermique faible. L’influence de la température sur la distribution d’A.subpinnata n’est donc pas expliquée par une incapacité physiologique à survivre à destempératures élevées mais probablement par les limitations imposées par lacompétition interspécifique pour l'espace, principalement avec des macrophytes quisont dominantes aux profondeurs faibles et températures plus élevées.