Mémoire
Résumé : | Par l’étude d’une sélection d’archives du Centre d’expérimentation, de recherche et de formation (CERF) – organisme mis en place par l’Etat marocain et actif entre 1967 et 1973 – nous interrogeons les manières dont l’« architecture sans architectes » a été prise en compte et représentée en vue d’expérimenter et de penser de nouveaux modes de planification dits « intégrés » du territoire. Après une introduction de l’histoire du CERF, nous posons l’hypothèse qu’il a existé trois types de considération et d’appropriation de « l’architecture de l’Autre » au XXème au Maroc par les architectes (néo)coloniaux : l’hybridation, l’amélioration et l’intégration. Par cette distinction nous cherchons à appréhender les choix et espoirs des architectes du CERF, en montrant qu’une des particularités du CERF repose sur la tentative de mise en œuvre d’un modernisme intégré aux dites « dynamiques d’évolution de l’habitat traditionnel ». Dans le second chapitre, à travers l’analyse de deux enquêtes menées par le CERF, nous cherchons par quels moyens ces « dynamiques » (CERF 1970) et ces « tendances d’évolution » (CERF 1971) ont été étudiées et représentées. Le troisième chapitre décrit l’analyse des projets de rénovation de l’habitat expérimentés par le CERF dans les vallées pré-sahariennes. Celle-ci permet d’identifier les méthodes concrètes visant à « réconcilier » un urbanisme de masse (centralisé) à un urbanisme communautaire (décentralisé) par la mise en place d’enquêtes de terrain. En conclusion de ce mémoire, nous ouvrons notre recherche vers de possible développements telle que la revisite de travaux du CERF dans la vallée du Draa, grâce à une reprise des documents d’archive sur place. Nous cherchons pour cela, à élaborer des moyens pour travailler à partir des archives avec les habitants des vallées pré-sahariennes (reprise) afin d’étudier les transformations des manières de produire l’habitat depuis l‘indépendance du Maroc dans cette région (revisite). |