par Eskander, Alexandre 
Promoteur Godart, Marie-Françoise
Co-Promoteur Lapp, Karim KL
Publication Non publié, 2021-08-10

Promoteur Godart, Marie-Françoise

Co-Promoteur Lapp, Karim KL
Publication Non publié, 2021-08-10
Mémoire
Résumé : | L’essor de l’automobile dans les grandes métropoles du XXIème siècle a offert une liberté de déplacement aux urbains qui s’est traduite au fil des années par un coût social, environnemental et économique. Afin de diminuer le poids de la voiture dans les villes, la logique veut qu’on renforce l’utilisation des transports en commun. L’une des actions à entreprendre pour rendre les transports collectifs plus attractifs réside entre autres dans une conception polycentrique de la ville à travers le renforcement des connexions entre les différents pôles de celle-ci. Pour autant que l’on distingue quels pôles voulons-nous connecter et comment les connecter. Tandis que les villes se complexifient et se transforment continuellement, les approches classiques d’aménagement du territoire ne seront peut-être à l’avenir plus suffisantes pour résoudre ce genre de problèmes. Ce mémoire de fin d’études vise à explorer modestement une approche alternative basée sur le biomimétisme. Ces approches consistent à prendre la nature (ses formes, ses processus, et ses fonctions) comme modèle afin de répondre aux enjeux du développement durable. L’organisme étudié ici est l’unicellulaire Physarum polycephalum qui sous sa forme de plasmode visible à l’œil nu développe un réseau protoplasmique reliant plusieurs sources de nourriture. Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses études ont révélé la capacité de l’organisme à élaborer des réseaux similaires et parfois mieux construits que les réseaux de transport élaborés par nos sociétés. L’exercice a été jusqu’à ce jour réalisé à l’échelle d’une nation ou d’une région, mais pas encore à l’échelle urbaine.L’objectif de ce mémoire est d’analyser comment l’organisme relie les différents pôles de la région bruxelloise et de comparer ses résultats avec un modèle cartographique et avec le réseau existant. Nous avons sélectionné les 25 gares et pôles d’échange du Plan régional stratégique de mobilité (Good Move) et les avons expérimentés au travers de six essais. D’un point de vue mathématique, nous n’avons obtenu aucun arbre couvrant (réseau reliant l’ensemble des sommets) contrairement aux résultats obtenus dans la littérature scientifique. Toutefois, des structures similaires aux modèles cartographiques (arbre couvrant de poids minimal) ont été observées confirmant la capacité de l’organisme à élaborer un réseau à moindre coût. L’organisme a également construit de nouveaux nœuds s’apparentant à des points Steiner et lui permettant de construire une meilleure résolution du problème. L’analyse comparative avec le réseau existant a confirmé certaines caractéristiques connues du réseau de transport bruxellois comme les difficultés de connexion avec le sud d’Uccle, celles entre l’est et l’ouest du canal ou bien encore le rôle potentiel que peut jouer la Région flamande.Nous notons plusieurs limites rendant fragile l’interprétation de ces résultats. Premièrement, malgré l’accessibilité et la simplicité de mise en culture de l’organisme, les conditions expérimentales (hors laboratoire) n’ont pas empêché l’apparition de moisissures après plus de 72 heures. Deuxièmement, l’origine de la souche du matériel biologique a véritablement un impact en termes de comportement dans la construction du réseau. Ce qui suggère l’intérêt et la nécessité de faire intervenir différentes expertises lorsque l’on tente de résoudre un tel problème sous une approche biomimétique. Et troisièmement, nous avons interprété les résultats sous un angle comparatif. Des résultats basés sur des critères plus objectifs (coût du réseau, niveau de résilience, etc.) seraient recommandés pour confirmer ou non l’intérêt de développer une telle approche en aménagement du territoire. Néanmoins, les résultats obtenus renforcent tout de même l’idée que le monde naturel regorge d’inspiration durable à de nombreux domaines y compris en matière de mobilité urbaine. |