Résumé : De nombreuses oeuvres cinématographiques, fictives ou documentaires, mettent en avant les Abori- gènes et leurs conditions de vie passées et présentes. Afin de ne pas créer des oeuvres qui n’auraient d'autres objectifs que celui de faire du profit, les réalisateurs travaillent, à travers les discours, à créer des représentations sociales transmises aux spectateurs.L’objectif de cette étude est de comprendre l’utilisation qui est faite des représentations transmises à travers les films. La problématique est par conséquent la suivante : comment et dans quel objectif le cinéma australien représente-t-il les Aborigènes et leurs conditions en Australie ? Dans ce contexte, le cinéma australien prend en compte les films de fiction et les films documentaires. Les représenta- tions sont les manières dont sont présentés les Aborigènes à travers les discours. Pour répondre à cette problématique, les données empiriques ont été récoltées dans des ouvrages, des articles scien- tifiques, des films et un questionnaire en ligne.L’histoire paisible des Aborigènes en Australie a été secouée par l’arrivée des colons britanniques à la fin du XVIIIe siècle. Cette population a vu son mode de vie ancestral rejeté au profit de celui des britanniques. Ils ont alors connu la discrimination, la génération volée ou encore le génocide. Au- jourd'hui leurs conditions de vie sont toujours difficiles et loin d’être égales à celles des descendants des colons. Différents films documentaires et films de fiction, retracent cette histoire. À travers les discours de ces films, les réalisateurs créées des représentations sociales chez les spectateurs. Ces représentations sociales agissent sur la manière de penser mais aussi d’agir de ce public. Ainsi, grâce à celles-ci, le réalisateur peut faire évoluer les modes de pensées et de conduite pour mobiliser le public autour d’une cause, ce qui permettrait ensuite un changement dans la société. Il peut aussi faire évoluer le passé, en le ré-interprétant grâce à l’évolution des connaissances et de la pensée. Alors que les films fictifs semblent avoir la capacité d’attirer plus de spectateurs, les films docu- mentaires, qui sont moins grand public, apportent plus de connaissances et sont alors plus suscep- tibles d’entrainer la mobilisation. Les deux genres de films se complètent donc tout à fait. Le ques- tionnaire appui ces affirmations, grâce à des réponses qui confirment que la représentation faite des Aborigènes dans les films est conforme à celle de l’Histoire australienne et que celle-ci les a touché soit en leur apprenant de nouvelles connaissances soit en leur donnant la volonté de se mobiliser. Cependant, il semble que la volonté de se mobiliser poussée par les films ne soit pas suffisante à déclencher une réelle mobilisation.