Résumé : Ce présent mémoire aura la vocation d’analyser comment l’île de Cuba a restructuré sa politique agraire après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Effectivement, à la chute de l’URSS, Cuba s’est retrouvé totalement isolé du reste du monde, ne pouvant plus compter sur les aides financières ainsi que sur les importations des pays socialistes. Cet isolement a engendré de lourdes conséquences pour l’économie du pays qui est entré dans une crise sans précédent connu sous le nom de periodo especiale. Face aux graves pénuries alimentaires qui sévissaient dans le pays, le gouvernement cubain s’est alors vu contraint d’opérer d’importants changements dans son système agraire. En effet, l’ouverture du secteur agricole par la troisième réforme agraire est alors instaurée en réponse à cette crise. Accompagnant cette mesure, le gouvernement a encouragé la population citadine à pratiquer l’agriculture urbaine afin de contribuer à la souveraineté alimentaire du pays.La décentralisation d’un secteur opérée dans un pays à la politique centralisée constitue, à notre sens, un objet d’étude des plus intéressants. Cette recherche aura alors pour vocation d’observer la mise en œuvre de la souveraineté alimentaire cubaine par l’ouverture du secteur agraire et l’implantation d’une agriculture urbaine. Dans ce travail, nous tenterons de répondre à la problématique suivante : comment la troisième réforme agraire cubaine, instaurée après la chute de l’URSS, a-t-elle restructuré le secteur de l’agriculture du pays ?Plus concrètement, dans cette recherche, nous étudierons l’efficience de l’autonomie du secteur agraire pour ensuite en observer les conséquences sur l’enthousiasme des agriculteurs à travailler dans ce système, bouleversé par cette réforme. Pour ce faire, une analyse de terrain dans les structures agraires de La Havane a été réalisée. Durant cette observation, nous avons rencontré des agriculteurs qui nous ont raconté leur quotidien ainsi que les limites du système agraire. Outre ces entretiens, les échanges avec un fonctionnaire du ministère de l’Agriculture et d’une économiste agricole nous ont permis d’étayer notre recherche et ainsi d’obtenir les données suffisantes à la bonne réalisation de ce mémoire.