Résumé : Ce mémoire de fin d’études interroge les relations socio-politiques qui sous-tendent les rapports de l’individu avec les institutions néolibérales. Nous soutenons que le néolibéralisme n’est pas simplement ce despote indiscernable et englobant, mais bel et bien un cadre institutionnel construisant un certain ethos. De cette observation, découle une multitude de questions : Qu’est-ce vraiment que le néolibéralisme ? S’il est l’avènement d’une certaine gouvernementalité, peut-il se penser comme imaginaire instituant de sujets institués ? Et comment dès lors - alors que le sujet entre dans le domaine de la détermination au moment même où il « intériorise » cet imaginaire comme le sien, altérant ainsi le pouvoir à la fois en termes d’emplacement et d’éléments de sa force - penser une quelconque résistance ? Souvent entendues comme descriptions d’un monde de la mise en concurrence de tous contre tous et d’une nouvelle conception de l’individu comme entreprise, les leçons foucaldiennes ne dissipent pas tous les doutes sur la pervasiveness de ce néolibéralisme. Alors, interpréter ces concaténations néolibérales comme le produit de manières de faire incorporées au point de ne plus être réfléchies et de jouer sur des modes quasi automatiques - sorte « d’habitus psychique » eliasien, entendu comme magma d’imaginaire, propre à la théorie castoriadienne - revient à reformuler les cadres d’analyse en affirmant le caractère créateur du sujet. Tout l’intérêt de ce travail est alors de résorber le hiatus persistant dans les luttes sociales afin de repenser notre impuissance politique : le mythe de l’hégémonie néolibérale doit être démenti au profit d’une relecture du sujet comme acteur de sa création et de son autonomie.