Résumé : Contexte : La pandémie au COVID-19 a systématiquement entrainé une pression considérable sur les systèmes de santé à tel point que des mesures préventives ont été prises pour la ralentir. L’utilisation systématique des solutions hydro-alcooliques a littéralement pris de l’ampleur. Ce qui pose un problème au niveau de la qualité de l’air intérieur, lorsqu’on sait qu’elles peuvent être hautement volatiles pouvant par conséquent représenter un danger pour la santé humaine. Notre objectif est donc d’évaluer l’impact de l’utilisation des solutions hydro-alcooliques pendant la crise de la COVID-19 sur la qualité de l’air intérieur et la santé respiratoire des étudiants en Belgique. Matériel et méthodes : D’une part, un questionnaire semi-structuré en ligne relatif à la perception de la santé respiratoire en rapport avec l’utilisation d’une SHA a été administré auprès de 206 étudiants en Belgique. D’autre part, nous avons effectué des mesures intérieures de COV avant, pendant et après utilisation d’une SHA, avec et sans ventilation. Résultats : Les données de l’enquête ne permettaient pas d’établir l’association entre la perception de la santé respiratoire et l’utilisation d’une SHA. Nous avons plutôt trouvé une association entre la perception d’un changement d’état de santé et la désinfection des surfaces. De plus, les mesures de la QAI sans ventilation naturelle révèlent des concentrations extrêmement importantes de COV contrairement à celles avec ventilation naturelle et la désinfection des mains était beaucoup plus associée à ces niveaux de concentration. Discussion : Les composants chimiques présents dans les SHA pourraient avoir un impact sur la santé, ou pas et ceci est fonction du type d’activité liée à l’hygiène. Avec et sans ventilation, les concentrations élevées de COV seraient probablement dues à la composition du produit hydro-alcoolique utilisé et à l’accumulation des COV dans l’air. Conclusion : La pollution de l’air intérieur via les émissions de COV représente un fardeau aussi bien social, environnemental, économique et sanitaire surtout en termes de problèmes de santé respiratoire. Elle se doit donc d’être réduite par des activités de biomonitoring en vue d’améliorer la qualité de vie des populations, particulièrement durant la crise sanitaire actuelle. Forces et Limites : La particularité de notre étude est celle de l’association entre l’utilisation des SHA, l’augmentation de la concentration de COV intérieurs et la perception de la santé respiratoire des étudiants. Les principales limites sont le caractère subjectif de notre enquête et l’absence de mesures personnelles des étudiants vis-à-vis de l’utilisation des SHA.