Résumé : Ce mémoire traite du rituel de l’exécution capitale dans l’Ammanie de Bruxelles durant le régime autrichien (1714-1794). La peine de mort est un phénomène en changement durant le siècle des Lumières. Attaquée par les penseurs comme Cesare Beccaria, la justice pénale subit de nombreuses transformations en Europe. Les pratiques de la torture, des peines corporelles et de la peine de mort sont dès lors remises en question. Les peines corporelles ne sont plus dissuasives pour détourner la population de la criminalité, il faut donc instaurer un nouveau système judiciaire. Dans cette réforme du système pénal, l’humanisation des peines va de pair avec l’utilité des peines. S’impose alors le régime carcéral qui va, petit à petit, remplacer la peine de mort. Les Pays-Bas autrichiens résistent toutefois à ces réformes que le gouvernement veut mettre en place. Les magistrats estiment que leur système est suffisant, qu’il n’a donc pas besoin d’être modifié. Ce travail va donc s’attacher à étudier les exécutions capitales en utilisant comme étude de cas l’ammanie de Bruxelles. Nous allons tenter de voir si, malgré les oppositions, une évolution est tout de même visible dans la réalité. En outre, ce mémoire tend à comprendre les tenants et les aboutissants du rituel de l’exécution capitale. Nous analyserons cette pratique en tant que processus ritualisé : forme de spectacles organisés par les autorités en guise d’exemple. Les archives des procès criminels de l’Amman et de son Lieutenant ainsi que des documents rattachés à l’exécution de la Haute justice nous ont permis de reconstituer ce rituel et de voir son évolution au XVIIIe siècle dans cette étude approfondie.