Mémoire
Résumé : | L’alliance des BASIC, composée du Brésil, de l’Afrique du Sud, de l’Inde et de la Chine s’est formée en marge de la COP15 à Copenhague. Ce bloc de puissances émergentes aux émissions croissantes a fortement contribué à modeler le régime climatique international contemporain, en particulier en le faisant basculer d’une approche top-down à une approche bottom-up. Plusieurs travaux de recherche se sont focalisés sur les conditions de création de cette coalition ou encore sur l’évolution de ses discours de 2009 à 2013. L’étude des positions de cette coalition depuis lors reste pourtant inexistante. Le présent travail de recherche cherche à pallier à ce manque tout en identifiant les enjeux des négociations climatiques internationales pour ces quatre pays, considérés séparément. Nous mettons en évidence le fait que ces Parties continuent de blâmer les pays développés pour leur manque d’engagements climatiques ambitieux et prônent des obligations d’atténuation moindres pour les pays en développement. Elles déclarent participer de façon très active à la lutte face au réchauffement climatique et recommandent un soutien financier et technologique renforcé des puissances industrialisées à cet effet. Les contributions de cette coalition lors des réunions de la Convention-cadre sont toutefois minimes, avec quatre documents publiés de 2014 à 2020. Les pays des BASIC préfèrent utiliser d’autres coalitions pour faire entendre leurs voix. Ces quatre Parties continuent pourtant de se rencontrer biannuellement. Elles partagent, de fait, une volonté commune de se développer économiquement, de sécuriser leur approvisionnement énergétique et d’accroître leur influence politique. De surcroît, alors que la Chine et l’Inde ont entamé une transition bas-carbone reposant sur un modèle de croissance économique verte, l’Afrique du Sud peine à augmenter la part d’énergies renouvelables dans son mix énergétique. Quant au Brésil, son activisme climatique s’est progressivement effrité depuis l’arrivée au pouvoir de Dilma Rousseff en 2011. Nous concluons que l’alliance des BASIC s’est morcelée. Alors que l’Afrique du Sud recherche un leadership continental, le Brésil se désintéresse des politiques climatiques. La Chine et l’Inde partagent quant à elles une ambition commune d’influence géopolitique internationale. Malgré cet objectif commun, seule la Chine occupe le rôle de leader climatique international et ce, particulièrement depuis le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris en 2017. |