Résumé : La recherche vise à examiner l'expérience qu'est d'être un artiste pendant l'immigration, en mettant l'accent principal sur l'intégration de la main-d'œuvre immigrée à Bruxelles. Quels sont les défis et les risques associés à une carrière artistique pour un migrant? Une enquête de terrain et un travail qualitatif semblent être la meilleure méthode pour étudier cette question, car il n'y a pas de liste des «artistes migrants». En plus des entretiens individuels, cette recherche s'enrichit de l'observation participative d'un panel de discussion organisé pour le Colloque Arts et Management Culturel qui a eu lieu en janvier 2021. Il est révélé que les artistes migrants font face à une incertitude exogène des risques financiers élevés, et aussi que en tant qu'artistes travailleurs, ils doivent déployer de nombreuses stratégies pour survivre. La formation et le savoir-faire commercial peuvent en effet réduire l'incertitude, bien que rien n'indique que les risques financiers que les artistes migrants en particulier prennent pour leur carrière soient plus importants, en raison de leur origine ethnoculturelle ou de leur statut migratoire. Dans le même temps, des nouveaux modèles commerciaux se développent à côté du modèle d'organisation collective des arts de la scène, ce qui peut atténuer ces risques. A Bruxelles, un soutien et un partage de connaissances essentiels viennent majoritairement de pairs, entre belges nés et migrants malgré l'hyper-concurrence entre artistes. De plus, les politiques interculturelles bicommunautaires semblent semer la confusion chez les nouveaux arrivants. En effet, l'implication avec au sein de l'une plutôt que l'autre communauté (flamande et francophone) peut avoir un impact sur leur carrière. De plus, les institutions culturelles flamandes de Bruxelles tentent d'englober les pratiques de décolonisation des arts en intégrant ce sujet dans leurs thèmes et en ouvrant des opportunités aux personnes de couleur. Cependant, l'obtention de la nationalité belge est très importante pour des nombreux participants, ce qui prouve que des solutions individuelles ne peuvent être apportées aux problèmes systémiques. Pour conclure, il n'y avait aucune preuve de discrimination dans le monde artistique bruxellois, liée à l'origine ethnoculturelle ou au pays d'origine. Dans l'ensemble, les participants se sont déclarés assez satisfaits du niveau d'accès à une participation équitable à Bruxelles. Cependant, lorsque d'autres facteurs socioculturels, tels que les concepts de sexe, de revenu familial et d'âge sont pris en compte, des discriminations continuent malheureusement d’apparaître.
The research seeks to examine the experience of being an artist whilst in immigration, with a principal focus in the integration of the immigrant workforce in Brussels. What are the challenges and risks associated with an artistic career for an immigrant? A field survey and qualitative workappear to be the best method to investigate this issue, as there is no "migrant artists" list. In addition to the one-to-one interviews, this research is enriched with the participatory observation of a discussion panel organised for the Arts and Cultural Management Conference that took placein January 2021. It is revealed that the migrant artists face exogenous uncertainty related to high financial risks and that as artists-workers, they have to deploy many strategies in order to survive In line with Tremblay and Dehesa that pursued a similar research in Montreal, it was proved that various strategies, as the access to formal and informal networks, training and business knowhow can indeed reduce the uncertainty, though nothing indicated that the financial risks especially the migrant artists take for their career are greater, due to their ethnoculturalbackground or migratory status. At the same time, new Business Models grow next to the collective organisational model of performing arts, that can alleviate these risks. In Brussels, an essential support and knowledge-sharing is coming mostly from peers, both Belgian born andmigrant despite the hyper-competition among artists. Additionally the bi-communitarian intercultural policies seem to cause confusion to the newcomers. Indeed, the involvement with one rather the other community (Flemish and French-speaking) can have an impact their careers.In addition, the Flemish cultural institutions of Brussels are trying to encompass practices to decolonise the arts by including this topic in their themes and by opening opportunities to people of colour. However, the attainment of the Belgian nationality is very important for many of the participants, which proves that individual solutions cannot be given to systemic problems. To conclude, there was no evidence of discrimination within the artistic world of Brussels, related with the ethnocultural background or the country of origin. Overall, the participants declared that they are somewhat satisfied by the level of access to fair participation in Brussels. However, when other sociocultural factors, as the concepts of gender, family income and age are taken into account unfortunately discriminations still emerge.