Résumé : Ce travail s’intéresse à la reconnaissance éventuelle d’un statut de réfugié climatique. Partant du constat que le nombre de migrations environnementales est amené à augmenter dans les prochaines années, comme annoncé par des organisations internationales comme la Banque Mondiale ou l’Organisation des Nations Unies, la question de recherche suivante est avancée : « comment expliquer la non mise à l’agenda de la reconnaissance d’un statut pour les réfugiés climatiques au niveau international ? ». L’hypothèse avancée est qu’une coalition, celle des sceptiques, empêche la reconnaissance du statut de réfugié climatique. L’identification des coalitions a été rendue possible grâce à la lecture préalable du travail de François Gemenne, dans les années 2000, qui identifie deux coalitions principales. La première, « alarmiste » est favorable à l’utilisation du terme « réfugié climatique » et utilise les chiffres pour alarmer de la situation. La seconde s’oppose à cette appellation qui est, selon elle, vide de sens du point de vue juridique et cherche plutôt à élargir les instruments existants. Ce travail analyse la reconnaissance d’un statut de réfugié climatique à travers la théorie de l’Advocacy Coalition Framework grâce à l’identification de ces deux coalitions : alarmiste et sceptique. Il se base notamment sur les rapports d’organisations qui ont travaillé sur le sujet des migrations environnementales. Ce travail étudie l’évolution des coalitions à travers les arènes internationales. Ici, les arènes internationales identifiées sont les conférences des parties pour les accords sur le climat où la question des migrations apparait à partir de 2007. ll s’agit de la raison pour laquelle ce travail se centre sur la période allant de 2007 à nos jours. Ce travail permet de voir comment la coalition des sceptiques s’est imposée, au fur et à mesure des années, réduisant progressivement la possibilité de reconnaissance d’un statut de réfugié climatique. Ce travail ouvre la voie à de futures recherches sur d’autres possibilités de protections pour les personnes déplacées à la suite de changements climatiques et environnementaux.