Résumé : Objectif : Notre objectif était de délimiter les champs d’action et les compétences des ostéopathes (O) et thérapeutes manuels (TM) en Belgique aujourd’hui, pour aider à la compréhension inter professionnelle. Dans ce but, nous avons demandé l’avis d’experts, soit des acteurs de la formation de ces deux professions.Méthode: 15 interviews d’acteurs de la formation en Thérapie manuelle orthopédique (TMO) et en O ont été réalisées au printemps 2020 selon une méthodologie qualitative d’entretiens semi-directifs. Les retranscriptions manuscrites ont ensuite été classifiées à l’aide d’un codage thématique, puis analysées. Résultats : On peut relever les idées que les TM et O ont en commun des outils manuels thérapeutiques, et que leurs champs d’action communs se retrouvent dans le neuro-musculosquelettique (NMSK), les O en accès direct étant mieux outillés pour des affections aiguës non lésionnelles, notamment avec moins de séances et une formation en sémiologie médicale plus développée, et le TM en seconde intension avec une approche mixte entre rééducation et techniques manuelles, plus indiqué pour les douleurs chroniques, notamment avec l’éducation thérapeutique et des séances plus nombreuses. Les O ne partagent pas avec les TM des motifs de consultation différents, en particulier non NMSK. Ils basent leur démarche diagnostique et thérapeutique sur une approche interrégionale, multi systémique et multi factorielle et à l’écoute du patient. La TM est une qualification professionnelle particulière de la kinésithérapie (K), et les TM ne partagent pas avec les O les outils thérapeutiques non manuels, comme la rééducation. Ils ont une démarche diagnostique plus développée qu’en K, et prennent en compte le contexte bio- psycho-social du patient. Les TM abordent la fonction et la perte de mobilité NMSK par un abord loco-régional du trouble, et les O traitent les troubles de la fonction et abordent la perte de mobilité comme symptôme en prenant le patient dans sa globalité. L’O et la TM se veulent centrées sur le patient.Conclusion : Nous pensons que cette étude a permis de clarifier certains propos et de mettre en évidence les zones grises et les zones de conflit potentiel qui font obstacle à la compréhension que les professionnels ont les uns des autres et à une meilleure coopération interprofessionnelle dans l’intérêt des patients et de la santé publique. Elle a aussi permis l’instauration d’un dialogue intra et inter professionnel, par l’intermédiaire des opératrices. Cependant, il serait intéressant d’intégrer plus les participants, et des méthodes différentes.