Résumé : But du mémoire : Cette étude avait pour but d’évaluer les effets de la durée d’un entrainement d’une tâche visuo-motrice sur la plasticité spinale, évaluée au moyen de l’enregistrement du réflexe H, ainsi que sur le contrôle moteur, évalué lors de tâches de contrôle de la position en isométrique et en dynamique. Matériel et Méthodes :Un total de 10 sujets a été recruté pour participer aux sessions d’entrainement qui consistaient à pratiquer une tâche visuo-motrice impliquant des mouvements de flexion dorsale et plantaire de la cheville, suivant une trajectoire sinusoïdale. Une session expérimentale comportait deux entrainements d’environ 20 minutes avec une prise de mesure (réflexe H, onde M, force maximale, contrôle de la position en isométrique) avant le premier entrainement (pré-test), entre les deux entrainements (mid-test) et après le deuxième entrainement (post-test).Résultats :Une amélioration de la performance, mesurée au moyen de l’erreur signée (p = 0,05), de l’erreur absolue (p = 0,009) et des fluctuations de l’erreur (p = 0,03), a été observée au fil de la pratique de la tâche visuo-motrice, en parallèle avec une réduction de l’erreur signée sur la tâche de contrôle isométrique de la position entre le pré-test et le mid-test uniquement (p = 0,045). Une augmentation de l’amplitude du réflexe H (pré-test : 34,91 ± 13,46 %Mmax ; mid-test : 42,56 ± 13,41 %Mmax ; post-test : 43,30 ± 10,92 %Mmax ; p = 0,001) a également été mise en évidence au cours de l’entrainement. Enfin, une corrélation négative a été observée entre les variations d’amplitude du réflexe H et les variations de l’erreur absolue (r² = 0,59, p = 0,016) et des fluctuations de l’erreur (r² = 0,57, p = 0,02) pendant la deuxième partie de l’entrainement.Discussion et Conclusion :L’amélioration de la performance motrice est dépendante de la durée de la pratique et semble spécifique à la tâche pratiquée. Concernant l’excitabilité spinale, bien qu’en opposition avec la littérature, nos résultats montrent une augmentation de l’amplitude du réflexe H, suggérant un contrôle plus automatique de la tâche pratiquée. Le mécanisme le plus probable de cette augmentation est une diminution de l’inhibition présynaptique.