Résumé : Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la consommation d'alcool est le troisième facteur de risques de maladies dans le monde (World Health Organisation, 2018). Elle est responsable de 3.3 millions des décès survenus en 2018, soit 5.9% des décès dans le monde. Près de 25% des décès chez les personnes âgées entre 20 et 39 ans sont dus à l’alcool (Sciensano, 2018).On vit dans une société où le stress ne cesse d’augmenter. Des preuves émergentes (mais limitées) suggèrent que la consommation d'alcool a augmenté pendant la pandémie du COVID-19. L’enquête en ligne « Alcohol Consumption during the COVID-19 Pandemic: A Cross-Sectional Survey of US Adults » mené par Elyse R. Grossman, Sara E. Benjamin-Neelon et Susan Sonnenschein, a évalué les comportements de la consommation d'alcool pendant la pandémie et si le stress lié au COVID-19 a apporté des changements dans ces comportements (Grossman, et al., 2020). Un tiers des participants ont déclaré une consommation excessive d'alcool. Les participants qui déclaraient avoir subi un stress lié au COVID-19, ont aussi déclaré avoir consommé plus de boissons et un plus grand nombre de jours de consommation d'alcool. Les raisons de ces augmentations comprenaient un stress plus élevé (45,7%), une disponibilité accrue d'alcool (34,4%) et l'ennui (30,1%). La Belgique ne minimise pas cette problématique, bien au contraire. Dans l’accord de gouvernement du 30 septembre 2020, il est noté que le problème des dépendances (drogues, alcool, etc.) fait également l’objet d’une attention particulière dans le cadre de plans d’action interfédéraux (Belgium.be, 2020).Environ une personne sur douze en Belgique qui a une consommation problématique d’alcool, cherche de l'aide pour celle-ci, mais n’en trouve souvent qu'après de nombreuses années (Centre fédéral d'expertise, 2015). Selon le Centre Fédéral de Connaissance des Soins de Santé (KCE), la difficulté à trouver de l'aide se situe au niveau de la société, au niveau des prestataires de soins et l'organisation de ces soins, et au niveau de la personne elle-même. Pour être efficace, il faut agir simultanément sur ces trois niveaux. La solution proposée ici est d’inclure dans une assurance de santé obligatoire, style mutualité, un volet qui couvre partiellement ou totalement les traitements de lutte contre l’alcoolisme. On commencera par une étude de la littérature, où l’on se concentrera sur les dommages que cette addiction peut amener, que ce soient des maladies physiques ou mentales, des accidents de la route, ou des problèmes professionnels ou sociaux. On donnera un aperçu des aides existantes afin de contrer cette maladie . Ensuite, on construira un modèle actuariel multi-état de santé pour le cas de l’alcoolisme. On définira les taux et probabilités de transition et les probabilités de séjour, afin de pouvoir créer un modèle qui inclut les primes payées par l’assuré et les prestations de l’assureur dans les différents états.On terminera par une tarification sur un exemple simplifié avec des hypothèses et suppositions réalistes afin de valider s’il est possible d’inclure le remboursement partiel ou total d’un traitement contre l’alcoolisme.