Résumé : En Antarctique de l’Est, l’impact de la pollution anthropique n’a été que peu étudié. Grâce à l’étude paléoclimatique de plusieurs carottes glaciaires, les scientifiques peuvent modéliser le climat du passé et du futur. Dans ce travail, la carotte de glace prélevée en 2017 dans la région côtière (FK17 sur l’ice rise LIR) participe à cette recherche. L’évolution du bilan de masse de glace en surface peut indiquer une anomalie ayant un lien avec des forçages dynamiques et/ou thermodynamiques induit lors de l’Anthropocène. Les mesures de concentration en ions majeurs, en δ18O et δD et de la conductivité électrique (ECM), prise en continu sur l’échantillon, permettent d’attribuer une date à une profondeur de glace (datation relative). La période de 1761 à 2016 correspondrait à l’ensemble des 120.73m de carotte glaciaire. La datation relative a été affinée en utilisant la datation absolue attribuant les éruptions volcaniques du passé aux pics élevés mesurés dans le signal électrique (ECM). La moyenne du bilan de masse en surface (SMB), mesurée sur toute la carotte est de 0.370 m.w.e/y et a tendance à diminuer sur les années plus récentes. La moyenne du bilan de masse est plus élevée (0.388m.w.e/y) avant 1935 qu’après cette date, pour laquelle le boom de gaz à effet de serre est mesurable (0.324 m.w.e/y). Le changement climatique anthropique pourrait être la cause de la diminution de la masse de glace en Antarctique principalement via des changements de la circulation atmosphérique et d’autres forçages dynamique et thermodynamique, locaux et globaux.