Résumé : Depuis une cinquantaine d’année, la teneur en nutriments des fruits et légumes diminue.40% des nutriments totaux dans le monde proviendraient des cultures dépendantes de la pollinisation. Actuellement, un déclin des pollinisateurs est observé dont la principale cause est l’intensification de l’agriculture. Très peu d’études font le lien entre l’agriculture, la pollinisation et la nutrition. La plupart des études rendent compte de l’intérêt économique de la pollinisation pour un meilleur rendement. Or, il serait pertinent de s’intéresser à l’influence de la pollinisation sur la qualité nutritionnelle des fruits et légumes. Cette étude a pour objectif d’étudier l’impact de la pollinisation sur le rendement et la qualité nutritionnelle des fraises (Fragaria sp.). Pour cela, deux méthodes de pollinisation ont été comparées sur le terrain dans une culture de fraises en Belgique. Les ruches commerciales de bourdons (Bombus terrestris), qui sont le mode de pollinisation le plus répandu en culture sous tunnel, sont comparés à une méthode alternative de pollinisation combinant deux espèces d’abeilles sauvages (Osmia cornuta et Osmia bicornis). Des données sur des paramètres physiques ont été récoltées pour étudier le rendement des récoltes. Ensuite, des analyses nutritionnelles en laboratoire ont permis de récupérer des données sur le contenu en micronutriments des fraiserécoltées. L’étude n’a pas pu définir l’impact de la pollinisation sur la qualité nutritionnelle des fraises car des facteurs externes ont entravé l’interprétation des données. Cependant, cette étude a permis d’identifier les contraintes liées à la mise en place d’une expérience de terrain dans des conditions réelles de culture de fraises. De plus, l’utilisation des osmies s’est révélée une méthode prometteuse pour remplacer lesbourdons dans les cultures de fraise sous tunnels. Cependant il serait nécessaire d’approfondir les recherches sur les coûts réels de l’aménagement pour établir cette méthode de pollinisation sur le long terme. Finalement, cette étude pourra servir de base pour poursuivre des recherches liant la pollinisation et la nutrition pour promouvoir des pratiques agricoles plus durables.