Résumé : ces dernières années, les politiques de déplacement visant une réduction de l’utilisation de la voiture à Bruxelles se sont multipliées et utilisent une grande diversité d’outils et de méthodes, tant incitatives que contraignantes. Toutefois, force est de constater qu’à Bruxelles, comme ailleurs, ces politiques ne rencontrent pas les objectifs espérés. Comment comprendre l’absence de changement modal chez certains individus même lorsque les « feux sont au rouge » au regard des critères de temps, de flexibilité, d’impacts environnementaux ou encore de coûts ?Ces dernières années, plusieurs études se sont appuyées sur le concept d’habitude pour apporter un élément de réponse à cette question. Il s’agit ici de renouveler le regard porté sur l’individu mobile et de souligner combien la répétition des pratiques au quotidien et des savoir-faire acquis peut apporter un élément de réponse à la compréhension de certains comportements dits « irrationnels », au vu de la théorie socio-économique conventionnelle du transport.Dans le cadre de ce mémoire, nous nous intéressons à ce vaste champ d’étude et aux mécanismes mis en avant pour appréhender les enjeux qui sous-tendent ce changement vers des comportements modaux dits plus « doux » ou « durables ». Nous appliquons ensuite ces enseignements à un cas d’étude à Bruxelles, à savoir le développement des modes de transport dits « serviciels » et qui opèrent selon les principes de l’économie fonctionnelle. Plus précisément, nous tentons d’évaluer comment cette approche centrée sur le concept d’habitude nous permet d’interroger certains obstacles et leviers, au rayonnement d’une mobilité présentée comme un service plutôt qu’un produit à Bruxelles.